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Faut-il un deuxième cimetière musulman public en Alsace ?
Face au manque de places dans les carrés musulmans et l’impossibilité de rapatrier les corps des défunts en pleine épidémie du covid-19, les institutions musulmanes tirent la sonnette d’alarme et demandent aux autorités de prendre leur responsabilité face à la souffrance des familles confrontées en plus de perdre un être cher, à l’impossibilité de l’inhumer dignement.
⚠️ Il y a urgence.
👉🏼 Il faut qu’on se mobilise ensemble.
📿 Pour que nos morts puissent être enterrés dignement, en France.Interpellez vos élus : ça prend 2 min mais ce sera d’une grande aide pour toutes les familles endeuillées.#UrgenceJanaza
👉🏼 https://t.co/pfX98Bp7BP pic.twitter.com/4jtdoJf74r
— L.E.S. Musulmans (@LesMusulmans) April 16, 2020
La @mosqueedeparis appelle l’attention des #maires de France et des #pouvoirs publics, @CCastaner que la création de nouveaux espaces d’inhumation pour les #musulmans est indispensable. Les familles #musulmanes doivent pouvoir inhumer leurs défunts dans le respect de leurs rites
— Hafiz Chems-eddine (@chemshafiz) April 12, 2020
En Seine-Saint-Denis, département le plus touché d’île-de-France, le nombre de morts notamment au sein de la communauté musulmane (près de la moitié de la population) a doublé depuis le début de l’épidémie. Conséquence de cette surmortalité : les délais d’inhumation sont décalés avec parfois, jusqu’à deux semaines. La Seine-Saint-Denis ne compte qu’un cimetière musulman, de 7 000 tombes, apposé à Avicenne à Bobigny. Insuffisant pour répondre aux besoins de la population musulmane. Aujourd’hui le besoin d’aménager des carrés musulmans au sein des cimetières intercommunaux se fait de plus en plus ressentir.
On compte aujourd’hui en France quelques 300 carrés musulmans pour une capacité totale de 8000 sépultures. Ces carrés sont les seuls autorisés en France, les cimetières confessionnels étant interdits depuis la loi du 28 juillet 1881. Il existe deux exceptions en métropole : le cimetière musulman privé de Bobigny créé par décret présidentiel du 4 juillet 1934 sur un terrain appartenant à l’Hôpital franco-musulman de Bobigny, aujourd’hui Hôpital Avicenne. Et puis, cas unique en France depuis 2012, le cimetière musulman de Strasbourg
. Ce cimetière de 1000 sépultures est aujourd’hui entièrement géré par le collectivité et ce grâce au droit local en vigueur en Alsace-Moselle. En effet, l’article 15 du décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804), stipulant que «dans les communes où l’on professe plusieurs cultes, chaque culte a un lieu d’inhumation particulier». Ce droit s’applique toujours dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, et en Moselle.
Cette expérience pourrait se reproduire dans le Haut-Rhin, l’autre département alsacien. Le CRCM Alsace a d’ailleurs fait mention de ce projet auprès des pouvoirs publics à plusieurs reprises. Il serait temps de le relancer d’autant que le département fait face à une forte mortalité due au covid-19.
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