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2 octobre 1187 : al-Quds est libérée après 88 ans d’occupation par les Croisés

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2 octobre 1187 Liberation Jerusalem

Le vendredi 27 rajab de l’an 583 de l’Hégire (2 octobre 1187), le jour même où le Messager d’Allah ﷺ‬ avait accompli son Ascension nocturne depuis al-Aqsa, Balian d’Ibelin remet donc les clés de la citadelle au sultan, et les armées de l’Islam entrent pacifiquement à al-Quds – outragée, brisée, martyrisée, mais libérée. Les scènes de joie se multiplient alors que les trois mille captifs de guerre musulmans que les croisés avaient réduit en esclavage sont aussitôt délivrés de leurs chaînes. Les bannières de l’Islam sont hissées sur les murs de la ville sainte, et un groupe de croyants se précipite aussitôt sur l’esplanade d’al-Aqsa pour retirer l’immense croix en or placée au sommet du Dôme du Rocher, sous les vibrants takbîrs de la troupe. Comme Salah ad-Din l’avait promis, aucun habitant n’est tué et pas un seul bâtiment n’est pillé ; le sultan ordonne même que des gardes patrouillent dans les rues pour empêcher que le moindre outrage soit infligé aux chrétiens. Quel contraste avec l’ignoble carnage commis par les hommes de Godefroy de Bouillon !

La purification d’al-Quds par Salah ad-Din n’est pas seulement physique : par l’ampleur de la miséricorde et de la clémence qu’il a démontrées envers le peuple chrétien, en agissant avec retenue et humanité à l’heure de son plus grand triomphe, en personnifiant la miséricorde de la sharia, il a effacé la souillure de l’injustice, de l’intolérance et du fanatisme aveugle des hordes croisées. Là où les armées d’Occident avaient couvert al-Aqsa du sang des croyants et horriblement profané l’esplanade sacrée, Salah ad-Din s’est assuré que le Saint-Sépulcre ne soit pas dégradé avant de le remettre au clergé grec orthodoxe, à la requête de l’empereur byzantin ; là où l’Église avait banni juifs et musulmans de la ville sainte, lui permet aux gens du Livre de résider auprès de leurs sanctuaires les plus chers. (…) La libération d’al-Quds est surtout une magnifique nouvelle pour les juifs, que les croisés avaient entièrement exclus de la ville depuis près d’un siècle. Comme Omar ibn al-Khattab avant lui, Salah ad-Din, que nombre de rabbins saluent comme un “nouveau Cyrus”, les invite en effet aussitôt à revenir s’installer à Jérusalem et leur assigne même un quartier entier, avec la permission d’y bâtir une synagogue. (…) En somme, malgré les crimes odieux des Francs et le lourd passif des Croisades, un souvenir de dévastation gravé à jamais dans la mémoire de la civilisation islamique, les musulmans ont été capables de surmonter les pulsions vengeresses et n’ont pas abandonné leur idéal originel de coexistence pacifique et harmonieuse des communautés.

S’il traite donc juifs et chrétiens d’Orient avec sa grandeur d’âme coutumière, Salah ad-Din n’en est pas moins déterminé à refaire d’al-Quds une véritable métropole islamique. La chose est d’autant plus pressante que, dans tout l’Orient musulman, l’enthousiasme et la dévotion envers Bayt al-Maqdis, portés par l’esprit de la Contre-Croisade et le souvenir de la profanation d’al-Aqsa, sont plus forts que jamais…

“Le petit roman d’al-Quds”, pages 188/194/195,  ‘Issâ Meyer, éditions Ribât.

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