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Quel lien entre le terroriste de Christchurch et les identitaires européens ?
Avant d’assassiner 50 fidèles dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, le terroriste Brendon Tarrant avait fait un don de 1 500 € à la branche autrichienne de Génération identitaire qui a participé à l’opération anti-migrants près de Briançon dans les Hautes-Alpes en avril 2018, aux côtés des identitaires français. Ces derniers bénéficiant d’une large tolérance de la part des autorités françaises.
Ce mercredi, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a confirmé l’existence d’un lien financier entre le terroriste de Christchurch et le Mouvement identitaire autrichien. Le gouvernement autrichien dominé pourtant par l’extrême droite envisage de dissoudre ce groupuscule, une des nombreuses ramifications de l’organisation française Génération identitaire, si l’enquête confirme des liens avec le terroriste australien.
Martin Sellner faisait partie des dizaines de militants identitaires venus de toute l’Europe qui avaient fait le “buzz” au printemps 2018 en mettant en scène des patrouilles anti-migrants au col de l’Echelle, à 1700 mètres d’altitude, sous la bannière “Defend Europe”, avec un hélicoptère.
Pendant plusieurs jours, Génération identitaire avait nargué les autorités. Le ministre de l’intérieur de l’époque Gérard Collomb ne s’était empressé pour interdire ces “patrouilles”. Lors de cette campagne, Martin Sellner a été interviewé par le sulfureux Damien Lefèbvre (alias Damien Rieu) à bord du Cstar (bateau anti-migrants).
James Bond and his girl 😎 #StopMigrantsAlpes #DefendEurope pic.twitter.com/SUR560IkTe
— Damien Rieu (@DamienRieu) 22 avril 2018
“FAIRE UN CARNAGE DANS UNE MOSQUÉE OU DANS LE MARCHE DE WAZEMMES A LILLE”
Ces propos violents sont ceux de Rémi Falize, un membre de la Citadelle (un bar raciste ouvert par Génération Identitaire à Lille). En décembre 2018, la chaîne Al Jazeera diffusait un reportage filmé en caméra caché. On y voit notamment un membre de ce bar -ouvert par le représentant local de Génération Identitaire Aurélien Verhassel-, évoquer sa volonté future de commettre un attentat contre les musulmans.
“Le jour où je sais que j’ai une maladie incurable, mec… je m’achète une arme et je fais un carnage. Je me dis quitte à mourir de ma maladie, autant me faire fusiller par les flics (…) Une mosquée n’importe quoi… Même voiture bélier, je prends n’importe quoi”.
Il ciblerait notamment le marché de Wazemmes : “Maman tu ne vas pas au marché de Wazemmes, c’est moi qui y vais. Je vais là-bas, je te fais un carnage. Charlie Hebdo à côté, c’est de la pisse de chien ! Marché de Wazemmes, c’est là où il y a tous les « gnoules » de Lille qui y vont. Tu y vas un dimanche en voiture, mais tu fais un bordel ! Je laisserai ma carte d’identité sur la banquette, comme ils font les djihadistes (…) À fond de cinquième ! (Rires aux éclats). Pour le peu que je ne meure pas pendant le carnage… hop, j’en fais un autre, j’te jure !”
A la suite de ce reportage (que vous retrouverez en intégralité ici), quatre membres de ce bar ont été placés en garde à vue fin janvier 2019. Trois d’entre eux ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour “violences aggravées”. Malgré les appels à sa fermeture, ce bar reste toujours ouvert.
LES RÉFÉRENCES FRANÇAISES DU TERRORISTE BRENTON TARRANT
Dans son manifeste nauséeux intitulé “Le Grand remplacement”, Brendon Tarrant donne quelques détails sur son séjour en France en 2017, comme “touriste” affirme-t-il. Il prétend avoir décidé de passer à une action violente après avoir vu le résultat de l’élection présidentielle française, remportée par un candidat qu’il qualifie “d’internationaliste, mondialiste, anti-blanc et ex-banquier”.
Le terroriste raconte s’être arrêté avec sa voiture de location sur le parking d’un centre commercial dans une ville “de l’Est de la France, d’environ 15 000 à 20000 habitants”, dont il ne cite pas le nom. Il dit avoir été choqué par le nombre d’étrangers extra-européens entrant dans le centre commercial. “J’en avais vu assez et, dans la colère, j’ai quitté la ville”, écrit-il dans ce document envoyé neuf minutes avant les attaques à la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Arden.
Sur le fusil d’assaut avec lequel, il a commis son massacre, on note plusieurs inscriptions comme 732, correspondant à la date de la bataille de Poitiers où Charles Martel aurait mis fin à la progression des armées musulmanes vers le nord du royaume des francs. Un symbole largement utilisé par le mouvement “Génération Identitaire” en France, comme ce 20 octobre 2012 où 73 militants de ce groupuscule dont Damien Rieu sont montés sur le toit de la mosquée de Poitiers (en construction) pour dénoncer l’islamisation de la France et l’immigration (musulmane). Cinq d’entre eux ont été condamnés en décembre 2017 à un an de prison avec sursis pour provocation à la discrimination nationale, raciale ou religieuse.
Les autorités musulmanes et plusieurs associations anti-racistes avaient à l’époque réclamé en vain la dissolution de ce groupuscule dont l’objectif est une Europe blanche judéo-chrétienne sans islam et sans musulmans.
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