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Le Halal en danger ?

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Halal danger

Ce jeudi 17 mars, trois grandes mosquées (Paris , Lyon et Évry) ont publié un communiqué dénonçant une directive du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation concernant le mode d’abattage des volailles.

DE QUOI S’AGIT-T-IL ?

La directive ministérielle traite principalement des procédés régissant l’abattage de volaille avec ou sans assommage préalable. Cette technique obligatoire en France consiste le plus souvent à électrocuter la volaille (electronarcose) avant sa saignée. Mais il existe encore une dérogation pour un abattage rituel sans assommage (sans electronarcose) préalable. La directive confirme cette dérogation mais précise les conditions de son application.

Pour résumer, il existait jusqu’à ce jour trois modes d’abattage en France :

1/ Abattage non halal dit conventionnel, donc avec électronarcose, en respectant l’intensité des chocs électriques imposée par l’UE, intensité qui tue l’animal. En pratique, la majorité des volailles dites halal étaient jusqu’alors également abattues selon ce procédé.

2/ Abattage halal sans aucune électronarcose. Ceux qui utilisent ce procédé d’abattage halal doivent installer un système de contention maintenant les volailles (très coûteux), les autorisations préfectorales sont obligatoires et sont délivrées au compte goutte, etc. Tous les grands abattoirs industriels en France refusent généralement ce type de production, étant donné l’importance des contraintes qui sont imposées. Peu de certificateurs s’y accordent. Des certificateurs tels qu’AVS ou Halal Service essaient, avec beaucoup de difficultés, de maintenir ce type d’abattage en France. La directive est simplement venu préciser les conditions d’utilisation des systèmes de contentions mais le texte prévoit qu’il est toujours possible d’abattre rituellement sans assommage et en particulier sans électronarcose.

3/ Abattage dit halal avec une électronarcose atténuée ne respectant pas les paramètres européens. Ce procédé d’abattage est doublement incohérent, car :

– D’un côté, au niveau du respect du halal, une basse intensité ne garantit aucunement que les volailles ne meurent pas par électrocution,
– D’un autre côté, au niveau de la maltraitance animal , une basse intensité peut ne pas étourdir les volailles, elles subiront alors une souffrance inutile tout au long de la chaîne d’abattage.

Ce procédé était pourtant en pratique toléré par les vétérinaires. Ce type d’abattage est très pratique car le système de contention n’y est pas obligatoire, par exemple. Aujourd’hui, cette directive ministérielle fait disparaître le cas 3 à partir de juillet 2021.

Les organismes de certification et les industriels qui pratiquaient le cas 3 doivent désormais choisir leur camp : 1 (Haram) ou 2 (halal sans électronarcose, un vrai casse tête technique et réglementaire que vivent les organismes sérieux depuis toujours).

Ce nouveau texte que le ministère impose actuellement ne changera rien aux petits industriels et aux organismes de certification (comme AVS ou Halal Service par exemple) qui pratiquent le cas 2.

Pour les organismes de certification qui cherchaient encore à ménager la chèvre et le chou en pratiquant un pseudo halal sur la volaille avec une électronarcose atténuée : c’est une vraie catastrophe et ils devront s’attacher à un respect plus rigoureux et plus exigeant de la norme halal, telle qu’elle est établie par nos Textes, c’est-à-dire sans prendre le moindre risque de tuer la bête avant qu’elle ne soit saignée (excluant totalement l’électronarcose).

Le communiqué des 3 mosquées qui pratiquent l’assommage et en particulier l’électronarcose n’est donc pas correct.

Il sera bien possible de pratiquer l’abattage rituel après juillet 2021 selon cette directive. Bien au contraire, ce texte apporte de la clarté et imposera à chacun d’assumer clairement ses positions.

Nous espérons que les 3 mosquées sauront évoluer dans le bon sens et exiger l’installation d’un système de contention sur les sites d’abattage.

L’UFCM appelle également tous les organismes de certification halal qui pratiquaient les cas 1 et 3 à saisir cette opportunité d’enfin se conformer aux exigences du rite musulman. Dans un contexte de lois qui ne cessent de mettre les musulmans dans le viseur, il est temps de cesser les compromissions qui bafouent notre éthique. Nous pourrons alors nous battre pour que le l’abattage rituel soit à nouveau autorisé dans les petits abattoirs de proximité afin de favoriser les circuits courts et l’élevage en plein air. Nous appelons le consommateur à être extrêmement vigilant sur les produits estampillés « halal » : exigeons le « sans électronarcose », revenons au sens des rites que Dieu a institués : celui du rappel du Créateur à travers Sa Création.

Et rappelons-nous qu’Allah nous jugera pour ce que nous avons consommé sciemment.

Consommons moins mais mieux !
Ufcm (Union Française des Consommateurs Musulmans), le vendredi 18 mars 2021

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