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Libourne (33) : des tracts islamophobes

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L’affaire arrive alors que le ramadan commence. Le maire de Libourne (Gironde), Philippe Buisson, a porté plainte mercredi après la diffusion de faux tracts municipaux invitant des administrés à «ne pas sortir leur chien» ou encore, à porter une «tenue décente» aux abords de la mosquée vendredi prochain.

imageLa mosquée de Libourne

L’élu socialiste a porté plainte pour «contrefaçon, usurpation d’identité et incitation à la haine raciale» auprès du procureur de la République de cette ville de 25 000 habitants.

Ne pas sortir le chien, boire ou manger dans la rue

Dans la nuit de mardi à mercredi environ 200 foyers du quartier de l’hôpital, où se trouve aussi le lieu de culte musulman, ont reçu des tracts intitulés «Information municipale» et donnant des consignes aux habitants avant la grande prière du vendredi, pour faciliter «l’intégration républicaine des musulmans» et leur «faire toute la place qu’ils demandent».

Ces tracts signés du maire leurs demandaient de ne pas se garer aux abords de la mosquée, de ne pas sortir leur chien, de ne pas cuisiner du porc, de ne pas manger ou boire dans la rue en cette période de jeûne du ramadan et invitait les femmes à porter une tenue décente, a déclaré Philippe Buisson, confirmant une information du journal «Sud Ouest».

«Il y a des gens qui ont été surpris, d’autant que le document reprenait le logo de la ville, mon nom et ma signature. Cela a créé un climat de tension dans un quartier où le lieu de culte musulman est bien intégré», a-t-il déclaré.

La mairie a été alertée notamment par des appels d’habitants mécontents. L’édile a cherché mercredi à rassurer par le biais d’un courrier démentant ces propos et en se rendant sur place : «C’est la méthode d’un groupuscule qui tente d’exister dans un contexte de ramadan et de préparation des élections, a-t-il analysé. On est dans un moment de libération de la parole xénophobe et raciste», a-t-il déploré tout en soulignant que le tract était par ailleurs très bien rédigé, ce qui a amené certains à ne pas imaginer une supercherie.

Un cas similaire en septembre 2011 dans la région

Des tracts similaires avaient été distribués à Talence, près de Bordeaux, en 2011. Alain Cazabonne, le maire (MoDem) avait déposé plainte pour «usurpation de fonction» et «incitation à la haine raciale» après la diffusion d’un tract faussement favorable à un projet de mosquée et abusivement signé de son nom. Distribué dans des boîtes aux lettres du quartier Thouars, il était intitulé «Information municipale».

Frappé du logo et des anciennes armes de ville, il visait le projet de construction d’une mosquée, après que la mairie eut avalisé en avril 2011 la vente d’un terrain du quartier à l’association des Musulmans de Talence, dont la salle de prière était devenue trop exiguë.

Le texte, qui affirmait que la mairie avait «tout fait pour faciliter ce projet», faisait mine d’appeler les Talençais à «faire le meilleur accueil à ces personnes» dans le cadre du «vivre ensemble» et les enjoignait, lors de la grande prière du vendredi, de ne pas laisser leurs voitures en stationnement «pour ne pas gêner».«Ce jour-là, les chiens devront rester enfermés et les femmes devront sortir en tenue décente», poursuivait le texte, conseillant de ne pas cuisiner du porc et de ne pas boire ou manger en public durant le mois de Ramadan.

La mairie avait ensuite distribué des rectificatifs dans toutes les boîtes aux lettres du quartier pour dénoncer la supercherie et informer de la plainte déposée. «Il n’y a pas de raison que les musulmans n’aient pas le droit de pratiquer leur culte», avait-il insisté, dénonçant «l’intolérance» et «l’hostilité à la liberté de culte».

Source : leparisien.fr

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