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À la découverte des mosquées de Dijon et son agglomération
Aujourd’hui, “Des Dômes Et Des Minarets” vous transporte dans la capitale des Ducs de Bourgogne : Dijon. Réputée pour son centre ville à l’architecture remarquablement préservée, ses spécialités locales telles le pain d’épice, l’anis et bien d’autres. Dijon ne compte pas moins d’une dizaine de mosquées dans son agglomération et nous vous proposons aujourd’hui de découvrir les plus emblématiques.
1. Masjid Al Khaïr, Grande mosquée du centre ville
Située en plein centre-ville sur la rue Charles Dumont près de la place Wilson. Cette mosquée fut le premier lieu de culte islamique véritable de Dijon, inauguré en 1984 et financé par des bienfaiteurs, dont un saoudien qui résidait alors en Suisse. Auparavant, les musulmans pouvaient se regrouper pour prier dans un local prêté gracieusement par une église non loin de là.
La mosquée qui possède son minaret est essentiellement fréquentée par des gens de passages, étudiants notamment. Ceci est du à la proximité du campus de Dijon et au fait qu’il n’y a pas de quartier à forte population musulmane qui la borde. Toutefois, elle tient une grande place dans le cœur des musulmans dijonnais qui l’appellent aussi le «Jama’ al Khaïr» ou «Jama’ Place Wilson», et malgré l’apparition de nombre de mosquées dans l’agglomération, elle ne désemplit pas.
Ont tenu sa chaire nombre d’imams autant consultés que respectés. En 1990, elle fut visitée par le Cheikh Abou Bakr Al Djazaïri, alors qu’officiait au minbar son élève, un grand cheikh Irakien. L’imam qui marqua incontestablement la dernière décennie est l’imam AbdelKhaliq Al Chalabi, égyptien de naissance qui avait la particularité de parler un français parfait et un arabe tout aussi parfait. Il avait suivi un cursus complet dans la science et avait fait partie d’une commission africaine de la Fatwa. Son discours toujours plein de sagesse incitait toujours à la voie du juste milieu. Il décéda un matin en prière dans une autre mosquée de la ville, qu’Allah l’accueille dans Sa Miséricorde.
Aujourd’hui, la Place Wilson est considérée comme le «centre spirituel» de Dijon, puisque s’y côtoient une église, l’unique synagogue de la ville et la première mosquée de la ville. C’est d’ailleurs sur cette place que l’Imam AbdelKhaliq prononça un discours sur la paix au lendemain des attentats du 11 septembre, ce qui lui valut la Une du journal local.
2. Masjid An-nour, Grande Mosquée des Grésilles
Le quartier des Grésilles est un quartier immense, dense et très peuplé. Construit à l’après-guerre comme nombre de ces ZUP que l’on ne compte plus, ce quartier compte une proportion non négligeable de musulmans. Tellement non négligeable que l’église du quartier, Sainte-Bernadette mit à disposition dans les années 90 un local pour les musulmans. Le local devint vite exigu et les musulmans se retrouvèrent à prier dans la rue, faute de place. Les responsables religieux de l’époque devaient donc trouver un endroit pour prier, le leur. Mais à chaque fois qu’ils trouvaient un local, la mairie faisait jouer son droit de préemption et les musulmans devaient remettre à plus tard leur projet. À l’époque, il y avait encore ces barres immenses de 150 m de long et hautes de 14 étages : Epirey,les Lochères et Billardon.
Finalement les barres tombèrent et la mosquée se fit dans une ancienne usine, en face de la piscine et du centre sportif des Grésilles. Ouverte au public dès 2000, elle est la troisième mosquée de France par sa superficie lors de son achèvement en 2007. La mosquée joue un rôle social dans le quartier, et pas des moindres puisque chaque semaine des volontaires partent à la rencontre des jeunes du quartier, visitent les malades, etc. Il est à signaler que pour cette mosquée, les travaux furent entièrement réalisés par les bénévoles sans faire intervenir d’entreprises, «fisabilillah» comme on dit chez nous. La mosquée possède aussi son minaret qui fait face à IKEA.
Certains d’entre les dijonnais iront jusqu’à dire que c’est aux Grésilles qu’est née le retour à l’Islam à Dijon, d’autres diront le contraire. Une chose est sûre, l’Islam à Dijon doit beaucoup aux anciens des Grésilles.
3. Masjid Al Rahma, Mosquée de Chenôve
Avec les Grésilles, le quartier du Mail à Chenôve (banlieue Sud de Dijon) est le grand quartier à forte population musulmane de l’agglomération dijonnaise. Fort de plus de 16.000 habitants dont presque 10.000 dans le «quartier», Chenôve compte sa mosquée et toute l’histoire qui va avec.
Tout débute dans les années 90 avec quelques anciens, des précurseurs dont les noms résonnent encore dans l’esprit de ceux qui n’ont pas oublié qui se démenèrent pour ramener les musulmans sur le droit chemin. Des personnes comme le Hajj Djerad aujourd’hui décédé –Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde- et d’autres. À l’époque, on n’avait pas rasé ces barres qui dérangent et le quartier était beaucoup plus peuplé (20.000 habitants). C’est dans ces années que commencent des prières de rues en bas des tours et que l’achat d’un local est envisagé. Puis, une maisonnette est mise à disposition des musulmans, en plein cœur du quartier des Anémones, celle-là même qui sera surnommée des années après sa démolition «le p’tit jama’ d’En-Bas». À l’époque, la maisonnette-mosquée d’à peine 80 m² est populaire, fréquentée par une jeunesse nombreuse et désireuse d’apprendre. L’endroit est rustique voire spartiate : une seule toilette, pas d’eau chaude pour les ablutions, humidité, etc. Pourtant il ne désemplit pas et l’ambiance est conviviale, mieux encore elle est appréciée. C’est une équipe amenée alors par Hajj Ammour qui porte le projet de Grande Mosquée à Chenôve, laquelle vit le jour en 2003.
Un projet visiblement réussi puisque la mosquée est inaugurée en grande pompe en 2005, elle compte son parking privé, son minaret et un comité d’accueil qui n’hésitera pas à vous servir le thé. La mosquée tient aussi un rôle social, elle organise en effet des portes ouvertes à tous les habitants pour que ceux-ci puissent la découvrir, et en même temps l’Islam. À Chenôve, les mousallin (fidèles) sont aussi fiers que leur mosquée ait été édifiée uniquement par eux et eux seuls, sans aide extérieure ni l’intervention d’entreprises. Détail auquel les musulmans cheneveliers tiennent. Un seul regret pour cette grande et belle mosquée : son éloignement du quartier, car il faut de 10 à 20 minutes pour aller du quartier à la mosquée à pied, ce qui peut se révéler handicapant lorsque l’on n’a pas de véhicule.
4.Masjid As-Salam, Mosquée de Quetigny
Historiquement, Quétigny (banlieue Est de Dijon) compte deux mosquées : le centre culturel situé boulevard de l’Europe et une petite salle de prière située dans un garage du quartier du Château, non loin de la place centrale. C’est l’association qui gérait les lieux qui est à l’origine du projet de mosquée de Quétigny. Après quelques années d’efforts et de labeur, la mosquée voit le jour… en face d’une Église Évangélique et à quelques centaines de mètres du centre culturel.
On notera les détails d’une architecture néo-mauresque très agréable à regarder, comme le témoigne la fresque qui orne les murs. Outre le minaret central, on note également la présence d’une fontaine sur le parvis.
L’agglomération dijonnaise compte également d’autres mosquées : la mosquée de la Fontaine d’Ouche, la mosquée de Talant, le Centre Culturel de Quétigny, la mosquée “turque” ainsi que quelques salles de prières dans des foyers.
La Rédaction (David B.)
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