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Limoges (87) : rencontre inter-religieuse entre jeunes de 15 à 25 ans à la grande mosquée

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Après les actes de malveillance contre la grande mosquée, cette rencontre « vient comme pour soulager les esprits », souligne Hassan Izzaoui, imam de Limoges.

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En groupe, une quinzaine de scouts de 15 à 25 ans découvrent, pour la première fois, la grande mosquée de Limoges. Matthieu Gonthier, secrétaire général de l’association des musulmans de France mène la visite guidée. Les jeunes chrétiens découvrent le lumineux patio au toit de verre et à l’architecture de style arabo-andalouse. Un vrai voyage. Dans la grande salle de prière, le guide explique «que l’on demande aux fidèles de faire cinq prières par jour». Les premiers mots des jeunes scouts sont timides, mais la curiosité est là. Hassan Izzaoui, imam de la grande mosquée de Limoges, anticipe les questions, pointant un large séparateur en bois. «Les femmes prient de l’autre côté. C’est un choix fait par les gens, et les femmes, qui portent le projet de la mosquée. Ce séparateur reste intrinsèque à leur culture, et ce n’est d’ailleurs pas forcément notre choix.»

Temps d’échange

Fin de la visite, direction une grande salle annexe. Tour à tour, l’imam, Florence Taubman, pasteur de l’Église réformée à Limoges, et le père Jean-Marie Mallet-Guy, présentent leur religion en quelques mots, décrivant un lieu fort et présentant un objet de leur choix. «À Limoges, on se rencontre régulièrement, il y a un vrai contexte interreligieux, souligne ensuite Florence Taubmann. Mais on s’est dit qu’il y avait peut-être un travail à faire sur le respect, en développant la connaissance de la pratique de l’autre.»

Et pour s’ouvrir à l’autre, rien de tel que la discussion. Par groupes mixtes, les jeunes sont invités à échanger autour de 4 ateliers : “connaître et respecter”, “vivre et réaliser ensemble”, “qui suis-je, qui es-tu”, et “vivre sa foi”.

«Vous partagez le pain, lance le jeune Aziz, 16 ans, du groupe “réaliser et vivre ensemble”. Nous, on partage aussi beaucoup. Pendant le Ramadan par exemple, on récolte de l’argent pour aider les plus pauvres.» «La fraternité, c’est donc quelque chose qui nous rassemble», lui répond Evelyne, animatrice du groupe. «Avec d’autres musulmans, on se dit souvent que nos religions sont similaires, explique plus tard un autre jeune, Nabil. On considère aussi Jésus-Christ comme un prophète.»

Initié par le responsable du groupe scouts et guide de France Saint-Eloi, le projet a rapidement séduit l’association des musulmans de Limoges pour la fraternité. Également invités, les jeunes protestants et juifs n’ont eux pas pu se rendre à la rencontre. «Cette journée est aussi l’occasion de briser les tabous, souligne encore Matthieu Gonthier. Peut-être que certains ont une mauvaise image de nous, même si l’on prône des valeurs similaires à de nombreuses religions. Nous pensons aussi créer une branche scout prochainement. Les jeunes peuvent donc échanger autour de valeurs communes.»

«Ces rencontres sont plus que jamais une nécessité»

Responsable des jeunes scouts, Matthieu Varnoux voit déjà ce projet se pérenniser. «Le mouvement scout essaye aussi de s’étendre à d’autres religions. Plus généralement, nous avons pensé que proposer à ces jeunes de découvrir une religion qu’ils ne connaissaient pas était une bonne chose. Parce que mieux comprendre, c’est mieux s’accepter.»

Présent lors de la rencontre, François Kalist, l’évêque de Limoges a aussi exprimé le besoin d’apprendre à se connaître. «Chacun doit avoir sa place dans une société ou il semble parfois difficile de vivre ensemble. Les rencontres confraternelles sont plus que jamais une nécessité.»

Source : lepopulaire.fr

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