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Le 28 septembre 1538, Barberousse vainquit les chrétiens lors de la bataille de Préveza

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Le 28 septembre 1538, le légendaire corsaire Khayr ad-Dîn Barbarossa (Barberousse) remportait l’une des plus grandes victoires de sa carrière navale en vainquant la flotte de la “Sainte-Ligue” réunie autour du Pape, à la bataille de Préveza, au large des côtes grecques.

Alors âgé de 72 ans, Barbarossa était devenu le principal artisan de la suprématie musulmane en Méditerranée : étonnant destin pour ce fils d’un cavalier sipahi albanais converti à l’islâm et d’une mère grecque né sur l’île de Lesbos, d’abord engagé dans le commerce maritime avec ses frères Ishak et Oruç, avant qu’ils ne deviennent ensemble les corsaires les plus réputés de leur époque. Tantôt au service des Ottomans ou des Mamelouks, tantôt en “free-lance”, la famille a construit sa légende à force de coups de main audacieux contre les galions espagnols & surtout en portant secours aux musulmans d’al-Andalus, les extirpant des griffes de l’Inquisition pour les amener en sécurité en terre d’islâm.

En 1516, les trois frères frappent un grand coup en reprenant Alger aux Espagnols : l’année suivante, conscient qu’il ne peut résister seul à la pression de l’ennemi, le frère aîné Oruç se tourne vers sa mère-patrie, l’Empire ottoman. En échange de son allégeance, le sultan Selim le nomme gouverneur de la province d’Alger et amiral, lui promettant soutien en hommes, en navires et en armes. Une place que reprend Khidr, ‘Barbarossa’, à la mort de son frère au combat en 1518 : pendant plus de 25 ans, il va devenir la terreur de la chrétienté en mer, l’ennemi public numéro un de son époque. Il repousse toutes les expéditions envoyées pour lui reprendre Alger, chasse les croisés de Tlemcen et Annaba puis multiplie les raids dévastateurs le long des côtes d’Europe : de la Provence aux Baléares en passant par Rhodes, la Sardaigne, la Sicile ou la Calabre, aucune province n’échappe à ses hommes. En 1529, il parvient même à nouveau à exfiltrer plusieurs dizaines de milliers de Morisques d’Espagne, en sept voyages consécutifs.

Suite à ces faits d’armes, il est convoqué en 1532 à Istanbul par le sultan lui-même, Suleymân “le Magnifique”, pour être nommé grand amiral de la flotte ottomane et gouverneur général d’Afrique du Nord (beylerbey). Sur le chemin du retour, il razzie de façon systématique toutes les côtes d’Italie, jusqu’à Ostie, où la nouvelle de sa présence fait trembler Rome, promptement évacuée dans la panique la plus complète. Suite à un échec à Tunis, il rejoint finalement Constantinople pour y réorganiser toute la flotte de l’empire, au point qu’on le considère comme le véritable père de la marine ottomane : comme l’écrira un historien, “Khayr ad-Dîn devait faire des descendants des nomades asiatiques l’une des premières puissances navales et placer le prestige maritime de l’empire sur un piédestal où nul ne l’attendrait”. Ayant ainsi établi fermement la suprématie musulmane sur mer suite à la bataille de Preveza, il peut à nouveau mener de larges expéditions en Méditerranée, notamment dans le sud de la France, où il aide le nouvel allié du sultan, François 1er, à prendre Nice, avant de débarquer à Antibes puis Toulon, où le roi de France l’autorise à transformer la cathédrale en mosquée pour ses marins.

Au sommet de sa gloire, tant craint pour ses méthodes parfois terribles qu’admiré pour son panache et ses succès audacieux, Barbarossa s’éteindra finalement en 1546, après 80 années bien remplies dont presque les trois quarts consacrés au jihâd maritime, non sans avoir fait bâtir une mosquée – qui existe toujours – dans son quartier d’adoption de Besiktas à Istanbul… L’homme était mort, la légende était née : pour l’anecdote, les marins ottomans salueront d’ailleurs sa mémoire pendant plusieurs siècles en tirant un coup de canon à chacun de leurs passages devant sa tombe, le long du détroit du Bosphore.

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