Histoire
Le 16 septembre 1931, le martyre du lion du désert Omar Al-Mokhtar
Il y a 86 ans, le 16 septembre 1931, était exécuté le lion du désert, l’imâm, enseignant et mujâhid, celui qui incarna pendant vingt ans la résistance islamique à la colonisation italienne en Libye, le fameux sheykh martyr ‘Umar al-Mukhtar (RahimahulLah). Un homme au destin chevaleresque entré dans la légende de la Ummah, suscitant l’admiration de ses partisans comme – et c’est là la marque des grands hommes – de ses ennemis…
Ainsi, lorsque, après 20 ans de lutte armée et de guérilla incessante, ‘Umar al-Mukhtar tombe finalement dans une embuscade le 11 septembre 1931, blessé au combat puis capturé par l’armée italienne – alors qu’il était encore en première ligne, à 73 ans (!) -, et qu’il est amené à Benghazi, où il est interrogé par le général Graziani qui lui propose l’amnistie en échange d’un appel aux mujâhidîn à cesser le combat – ce qu’il refuse, préférant la mort à l’humiliation -, c’est ainsi que le général italien décrit leur entrevue :
“Je voyais en cet être qui était debout devant moi un homme d’un autre genre. Il affichait sa dignité et sa fierté, bien qu’il ressentait l’amertume de la captivité. Il était là, debout devant mon bureau, en train de répondre avec une voix calme et claire aux questions que je lui posais. Ma première question fut : ‘Pourquoi combattez-vous le gouvernement italien ?’ Et ‘Umar al-Mukhtar de répondre : ‘Pour défendre ma religion et ma patrie.’ ‘Où vouliez-vous en arriver ?’, demandai-je. ‘Nulle part, sinon vous chasser, répondit-il sobrement, car vous avez violé notre terre. Le combat nous a été prescrit, et seul Allâh peut accorder la victoire.’ Lorsqu’il se leva pour partir, son front était lumineux, comme s’il était entouré d’une aura de lumière. Je sentis mon cœur frissonner devant la majesté de la situation. J’étais l’homme qui avait mené les guerres mondiales et désertiques, et voilà qu’en cette occasion, mes lèvres tremblaient et ne parvenaient à prononcer une seule lettre. Je mis fin à la rencontre et j’ordonnai qu’il fût reconduit dans sa cellule afin qu’il soit présenté au tribunal dans la soirée.”
De la même manière, tous ses geôliers resteront marqués par sa fermeté et sa dignité, ne cessant de réciter le Qur’ân. Finalement jugé en 1h15 au siège du parti fasciste, reconnu coupable et condamné à la pendaison publique le 15 septembre, il réagira ainsi : ‘Le jugement n’appartient qu’à Allâh. Ce n’est pas votre jugement hypocrite. C’est à Allâh que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.’ Le 16 septembre 1931, il est mené à la potence, mains enchaînées et sourire aux lèvres, en répétant la shahâda. Le visage rayonnant de bonheur, il murmure l’adhân alors qu’on lui met la corde au cou puis récite ces versets : « Ô toi âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. Entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon paradis… » (al-Fajr, 89/27-30) Il sera finalement pendu devant plusieurs dizaines de milliers de ses partisans, rassemblés là pour l’occasion par les Italiens dans le camp de prisonniers de Suluq.
Enterré au cimetière as-Saberine de Benghazi, les Italiens feront garder sa tombe en permanence pour éviter tout hommage public, tandis qu’un peu partout dans le monde musulman, des prières de l’absent seront organisées en son hommage. Célébré par la Nation islamique et les peuples, chanté par les poètes et les écrivains, il deviendra l’emblème de la résistance, de l’honneur et de la fidélité à Allâh…
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