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Eux ne reviendront plus à la mosquée

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Aïd El Fitr. Hommes et femmes se rendent à la mosquée pour y prier les deux unités voulues. Les gens se bousculent, nous sommes très nombreux, les rangs se forment, la prière démarre. Quelques louanges et invocations après, voilà que l’imam se tourne en direction de son auditoire et démarre son prêche écrit à l’occasion. Déjà, quelques-uns se lèvent et partent. Ont-ils plus important à faire ? Sûrement. Mais la chose ne plaît pas à tous. Des fidèles leur jettent un œil mauvais, certains soupirent, dépités à la vision de si empressés à rejoindre leurs mondanités. L’imam ne peut s’empêcher d’en faire des remarques, s’énerve et s’insurge. Remontrances et accusations diverses fusent. Acculés par la honte, eux qui souhaitaient quitter l’assistance sans trop se faire remarquer, culpabilisés par les propos et regards des uns et des autres, la prière de l’Aïd aura pour eux eu un goût amer. Ils avaient pourtant bien le droit de ne pas assister au prêche ce jour-ci. Est-ce au moins su de tous ? Pour quelques-uns, c’était la 1ère fois en une mosquée. Pour quelques autres, ce sera la dernière.

Combien sont en effet ressortis ainsi des maisons d’Allah refroidis par le comportement de leurs semblables, pour parfois ne plus en revenir ? Pensant retrouver une communauté et un semblant de fraternité, ils y retrouvent une horde d’anthropophages. On entends et observe ici et là des cas de femmes jetées par des consœurs des mosquées parce que ne portant pas le vêtement qu’il faut, d’hommes à qui les salutations ne sont pas rendues car étrangers au « minhaj ». Des enfants qui pour un bruit de trop se font hurlés dessus, et même des chrétiens curieux refusés à l’entrée par d’ignares prosélytophobes. Il y a des règles, certes, mais aussi l’esprit qui va avec. Notre noble Prophète, paix et salut soient sur lui, savait composer avec la personne qui lui faisait face. Doux ici, plus sévère là. On dit que là est la sagesse réelle. On dit même qu’il laissa en son temps un bédouin finir d’uriner en sa mosquée avant de gentiment le conseiller. Qu’en avons-nous retenu ?

Il est des gens très peu au fait de notre Sunna, des débutants, de frais repentis comme des pêcheurs qui ne se savent pas. Ce sont d’accompagnements, conseils, sourires et mains tendues dont ils ont besoin. Non de sourcils froncés et meuglements imbéciles pharisiens modernes. Le Malin sourit. On repousse des gens des mosquées sans qu’il n’en prenne trop part, des musulmans s’en chargent à sa place! “Montre-toi clément envers les croyants” annonce pourtant le Coran à notre Messager, paix et salut soient sur lui. Ailleurs. Il est dit de lui ceci : “Si tu avais été rude et insensible, ils t’auraient fui”. Si lui aurait pu faire fuir les gens, que dire alors de nous… Le croyant doit avoir aussi d’ancrer en son cœur le souci de vouloir le meilleur à son frère autant qu’il le souhaite pour sa propre personne. Ainsi, dans les limites du convenable, nous devrions savoir faire naître en nos coreligionnaires l’amour des mosquées, et non par des comportements stupides les en repousser. Sourions-nous, soutenons-nous, nos rangs ont besoin d’être remplis. Si conseils et corrections doivent se faire, que dans les règles de l’art cela se fasse. Les mosquées ne sont ni à nous, ni à toi, elles n’appartiennent qu’à Allah !

Que le Très Haut bénisse ceux qui travaillent, avec sourire et bonne intelligence, à faire aimer ces lieux aux hésitants et intéressés.

Sarrazins

"Sarrazins" est un webzine indépendant, crée en 2016, qui a pour vocation d’apporter un regard musulman sur l’actualité

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