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La place de la Grande Mosquée des Omeyyades de Cordoue dans le cœur des musulmans

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La mosquée des Omeyyades de Cordoue est toujours restée dans le cœur des musulmans. Aussi, tout au long du XXème siècle, de nombreux chefs d’Etat et intellectuels du monde arabe visitèrent ce monument, symbole d’une époque où les musulmans étaient les précurseurs de toutes les avancées sociales et humaines.

Ainsi, en 1966 ce fut le Roi Fayçal d’Arabie Saoudite qui la visita avec l’idée de racheter l’édifice et d’en faire un Waqf.

Le roi Fayçal à la mosquée de Cordoue

En 1974, ce fut le tour de Saddam Hussein le raïs Irakien de la visiter. Il y pria d’ailleurs dans le mihrab.

Saddam Hussein à la grande mosquée de Cordoue

De cet intérêt des musulmans pour leur histoire naquit l’Association pour l’Amitié Islamo-Chrétienne, qui organisa deux congrès en 1974 et 1977, dans lesquels les délégations musulmanes furent “autorisées” à prier dans l’édifice.

Première prière collective à la grande mosquée de Cordoue depuis des siècles

Soulignons que lors de la Reconquista espagnole, l’intégralité du site n’est pas converti en cathédrale, et officiellement la cathédrale se limite aux espaces dit “consacrés” en 1236, le reste du monument étant considéré comme une ex-mosquée.

Soulignons également que lorsque le lieu est enregistré en 1984 au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco, il l’est sous l’intitulé de “Mosquée de Cordoue”. Une appellation que l’Unesco modifia en 1994, sans doute suite à des réclamations, pour lui donner le nom de “Centre historique”.

Et en effet, la période de dialogue des années 70 a laissé place à une crispation qui s’est fait sentir depuis les années 2000. En 2006, les autorités ecclésiastiques deviennent pour 30€ le propriétaire légal théorique d’un centre qui génère des revenus fabuleux: 1,56 millions de visiteurs en 2014 à 8€ l’entrée, le tout n’étant pas fiscalisable puisque considéré comme don. “Peut-être que l’Église craint que toute concession à l’Islam à Cordoue peut ouvrir les portes à une nouvelle conquête musulmane?”, interpelle le chercheur Matt Carr.

Devant cette hypothèse d’un retour de la partie non sacralisée en lieu de culte musulman, les réticents à cette idée “colonisent” l’espace de l’ex-mosquée, chose que dénonce le quotidien El Pais et un certains nombre d’observateurs internationaux qui constatent la volonté d’occulter le passé islamique de l’Espagne.

Mais comme on dit chez nous, celui qui veut empêcher l’Islam de briller et tel celui qui essaie d’éteindre le soleil.

CATHÉDRALE OU MOSQUÉE OU MOSQUÉE-CATHÉDRALE ?

En 2014, une pétition avait été lancée pour “faire sortir le monument du giron de l’Eglise Catholique”. Le texte (de la pétition) proposait que l’édifice soit confié à une gestion publique «car il s’agit d’un symbole universel d’entente entre les cultures» A ce jour, elle rassemble plus de 400.000 signatures. En décembre dernier, ce sont plus de 100 universitaires qui ont lancé une pétition demandant la “restauration du passé islamique” de l’édifice.

Cette campagne semble porter ses fruits puisque fin mars, l’Eglise a enfin accepté de changer le nom de l’édifice de “Cathédrale de Cordoue” à “Mosquée-Cathédrale de Courdoue”. Un nom qui figurera désormais sur les brochures, panneaux, flyers et autres registres destinés aux touristes afin de rappeler le passé islamique de la mosquée. Et même le nom de domaine du site internet se réfère uniquement au mot “mosquée” (http://www.mezquitadecordoba.org).

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