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Plus de 42 000 musulmans en Corse

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Vous ne savez peut-être pas que la communauté musulmane de Corse représente 12% (42 000) de la population totale de l’île (350 000), selon un recensement de la préfecture datant de dix ans. Ce chiffre supérieur à la moyenne nationale (moins de 10%) pourrait être encore plus élevé si l’on compte les étrangers sans papiers venus de l’autre côté de la Méditerranée pour y travailler. L’immense majorité des musulmans de Corse sont d’origine marocaine, issus notamment du Rif. En plus des grandes villes comme Ajaccio et Bastia, on trouve également les musulmans dans des villes petites ou même des villages, comme Porto Vecchio, Corte, Calvi, Furiani, l’Île-Rousse, Ghisonaccia, Sartène, Propriano, Aléria, Linguizzetta … etc

Des musulmans lors de la prière de Aïd El-Fitr, le 4 juin 2019, à la mosquée Mohammed V de Porto-Vecchio. (crédit : page Facebook “Mosquée Mohammed 5 Porto-vecchio”)

Si les premiers contacts entre l’islam et l’île de Beauté remontent à plusieurs siècles (dès 1090 de l’ère grégorienne), la présence actuelle d’une population musulmane date du siècle dernier. Précisons d’abord que la Corse fut le premier département de France métropolitaine a être libéré de l’occupation allemande lors de la Seconde guerre mondiale. Ce fut le 3 octobre 1943 grâce aux Goumiers marocains. Mais c’est surtout dans les années 60 que des immigrés venus du Maghreb pour travailler commencent à s’y installer.

ACTES ISLAMOPHOBES

Mais les relations n’ont pas toujours été cordiales entre les Corses d’origine et la communauté musulmane locale. Rapportée au nombre d’habitants, la Corse se distingue selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), par un nombre d’actes islamophobes supérieur aux autres régions françaises. Au début des années 2000, des vagues d’attentats anti-maghrébins ont été perpétrées par des groupuscules nationalistes terroristes visant des salles de prière, des boucheries halal et d’autres commerces. En 2004, l’imam d’une mosquée de Sartène a échappé de peu à la mort. Mohamed El Atrache avait subi des tirs chez lui. Vers 2 h 30, «j’ai entendu quelqu’un qui frappait très fort à la porte, j’étais couché. Je suis allé vers la porte, ils criaient “les Arabes dehors”. C’était la voix de quelqu’un de jeune», racontait l’imam.

En juin 2015, des institutrices du village corse de Prunelli-di-Fiumorbu ont été victimes de menaces de la part de parents d’élèves qui refusaient que leur enfant chante des couplets en langue arabe pour la fête de l’école, qui a dû être finalement annulée. Six mois plus tard, le 25 décembre, une manifestation en soutien à des pompiers agressés a dégénéré en émeutes anti-immigrés dans un quartier d’Ajaccio où une salle de prière a été dégradée aux cris de “Arabes dehors !”. Durant l’année 2016, une boucherie halal et un kebab ont été mitraillés et une salle de prière de Ghisonaccia a été taguée d’inscriptions racistes.

Ces actes ont toutefois connu une nette baisse depuis quelques années.

SCHIAPPA ET LA MÉTHODE CORSE

Serait-ce cette méthode dont Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, parlait dans cette interview d’octobre 2020 ?

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