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Les ouïghours s’abstiennent de jeûner par peur d’être envoyés dans les camps
Au même titre que le port du hijab ou de la barbe ou de s’abstenir de boire de l’alcool, le jeûne du mois de Ramadan est considéré comme un “signe d’extrémisme” par les autorités chinoises du Turkestan oriental occupé (province du Xinjiang). Et cette année encore alors que des centaines de milliers de musulmans ouïghours sont détenus dans des camps de concentration, les habitants encore en “liberté” s’abstiennent d’observer le jeûne par crainte d’être envoyés dans l’un de ces camps où les pires atrocités physiques et psychiques sont pratiquées.
Selon Radio Free Asia, dans certaines zones de la région, l’accès aux mosquées est plus étroitement contrôlé et les restaurants doivent rester ouverts, tandis que les retraités ouïghours sont souvent obligés de promettre avant le Ramadan de ne pas jeûner ou de prier pour montrer l’exemple à la communauté. RFA précise que l’an dernier, les autorités de la préfecture de Kashgar avait demandé aux habitants du district de Makit où 83% de la population est musulmane d’informer les autorités quand ils voyaient un ami ou un proche jeûner.
Un habitant du comté voisin de Shule à Kashgar, sous couvert d’anonymat, a déclaré à RFA que les Ouïghours n’avaient pas osé jeûner cette année encore de peur d’attirer l’attention des autorités, ajoutant que lui et ses proches ne savaient même pas quand le Ramadan avait commencé ni quand il va se terminer.
LES CAMPS DE CONCENTRATION DU XXIe SIÈCLE
Pour rappel, entre un et trois millions de musulmans essentiellement de l’ethnie ouïghoure sont détenus dans des camps de concentration où les pires atrocités psychologiques leur sont infligées. Ces derniers sont forcés de consommer du porc, de boire de l’alcool et de renier leur foi. Des témoins rapportent également des prélèvements d’organes sur des vivants comme sur des morts, et des femmes anciennement détenues racontent avoir été stérilisées de force dans les camps. Comme des images d’un autre temps, les prisonniers sont amenés dans ces camps menottés par voie ferroviaire. Les villages sont vidés, les mosquées sont désertées lorsqu’elles ne sont pas rasées ou transformées en bars ou en bureaux pour le PCC ou en lieux touristiques.
Ceux qui ne sont pas emprisonnés sont contraints d’accueillir dans leur domicile des agents du gouvernement qui les espionnent chez eux, dorment avec les épouses des hommes enfermés.