Histoire

Omar ibn Abdelaziz, le réformateur

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Arrière-petit-fils de Omar ibn al-Khattab, Il grandit à Médine et côtoie les compagnons et tabi’in, notamment son grand oncle, Abdullah ibn Omar. Étudiant le Coran et les hadiths et se parant des bons caractères, Anas ibn Malik compare sa prière à celle du prophète (paix et salut sur lui), disant n’avoir jamais vu prière plus semblable. Au décès de son père, son oncle le calife Abd Al-Malik le fait venir à Damas afin que ses propres enfants apprennent de lui et lui fait épouser sa fille Fatima.

À 25 ans, Omar devient gouverneur de Médine. Son gouvernorat est si remarquable que les plaintes cessent de parvenir à Damas et nombre d’irakiens font le choix de venir à Médine afin de fuir les persécutions. Connu pour sa préservation des hadiths, certains de ses avis dans le fiqh font encore loi. Sa notoriété est telle que son cousin, le calife Sulayman, fait de lui son héritier et c’est donc sous contrainte et sans amour du pouvoir qu’il devient calife en 99 (AH)/717 (apr. J-C).

Il annonce aussitôt ce qui sera la ligne directrice de son califat : “Ô gens, il n’y a aucun Livre après le Coran et aucun prophète après Muhammad. Je ne suis pas quelqu’un qui impose, mais quelqu’un qui met en œuvre. Je ne suis pas un innovateur mais un suiveur. Je ne suis pas le meilleur d’entre vous, mais celui qui porte le fardeau le plus lourd. L’homme qui fuit un chef oppresseur n’est pas un transgresseur : il n’y a aucune obéissance due à une créature qui implique une désobéissance au Créateur.”(*)

Refusant la vie au palais, sa tenue est telle que dans la rue il passe inaperçu. Attaché à la sharia, il ferme les débits de boissons et les bains mixtes et entame de grandes réformes économiques. Chez ses prédécesseurs omeyyades, les arabes étaient privilégiés sur les musulmans non-arabes au point que ces derniers étaient soumis à la jizya en plus de la zakat, ceci en raison que les non-musulmans et les convertis étaient plus nombreux et plus riches car propriétaires terriens. Il met fin à cette injustice prétextant que le prophète Muhammad avait été envoyé comme Messager et non comme collecteur d’impôts. C’est d’ailleurs sous son règne que les conversions de masses ont lieu dans des provinces appartenant pourtant au califat depuis 70 ans. Il est rapporté que durant son règne les allocations sont si bien versées qu’il devient difficile de trouver des pauvres à qui faire la charité.

Ses réformes populaires entachent sa réputation auprès des nobles dont certains seraient responsables de son empoisonnement en 101 (AH)/720 (apr. J-C). Cette dynastie bien que grandiose entretient une réputation tyrannique et fastueuse au point qu’Omar y paraisse étranger. En deux ans et cinq mois de règne, il réforma si radicalement la société musulmane d’alors et laissa une telle empreinte dans l’Histoire qu’il est presque unanimement considéré comme le “cinquième calife bien-guidée” et le premier mujaddid – “revivificateur” de la Religion.

Figures Islamiques

(*) MEYER, Issa. “Héros de l’Islam”. Éditions Ribât, page 166
(**) MEYER, Issa. “Héros de l’Islam”. Éditions Ribât, page 163

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