Chroniques

Pour la séparation de la Mosquée et de l’État

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Alors que les différents candidats à la présidentielle multiplient les propositions, de Macron qui souhaite une “restructuration de l’islam-de-France” menée par l’État, à Fillon qui parle d’une “mise sous tutelle” (on se demande bien comment il pourra faire plus que la situation actuelle), Marine le Pen réclame elle le respect scrupuleux de la loi de 1905 (sur la séparation de l’Église et de l’État). On se rappelle ainsi que la fameuse Association des Oulémas Algériens, menée par le sheykh Ibn Badis (entre autres), avait réclamé dès les années 30 l’application stricte de la loi de 1905 en Algérie et donc, la fin de la tutelle républicaine sur les mosquées. Une requête à laquelle l’administration coloniale avait répondu – dans l’inversion accusatoire qui caractérise si bien la République – qu’elle comptait bien “préserver les édifices religieux de cette irruption insolite de la politique.”

De la même manière, puisque n’étant pas dans le cadre d’un état islamique où domaines cultuel et politique seraient naturellement complémentaires, et puisque les “petits arrangements” et autres financements déguisés de certains élus avec les différentes structures musulmanes n’ont rien de gratuit et ne servent qu’à mieux contrôler les musulmans de France, ne faudrait-il pas exiger la stricte application de cette fameuse loi de 1905 ? De même, l’interdiction totale des financements étrangers, quand on connaît le rôle des différents consulats dans la domestication de l’islam de France pour le compte de la métropole, ne serait-t-elle pas une “divine surprise” permettant d’assainir la communauté, nous soulageant au passage de pas mal de “native informants” et autres escrocs en tout genre ?

Si tel était le cas, nul doute que certains “imams”-fonctionnaires n’hésiteraient pas à affirmer, comme leurs honteux prédécesseurs collabos qui avaient mené campagne pour le maintien de la tutelle française contre la proposition d’Ibn Badis : “Le principe fondamental dans la loi musulmane selon lequel la sauvegarde du culte musulman est inséparable de l’autorité du pouvoir central (…) confère au gouvernement français des droits et des devoirs en même temps qu’ils lui imposent des responsabilités qui leur sont intimement liées.”

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