Éditoriaux
ÉDITO. Rohingyas, Alep, Mossoul … les musulmans de France aux abonnés absents
Le 15 août 2015, des milliers d’églises de France avaient sonné le glas à toute volée à l’appel des autorités catholiques de France, en signe de solidarité avec les chrétiens d’Orient “persécutés par l’État Islamique”. Un an plus tôt le 9 septembre 2014, le Conseil Français du Culte Musulman prenait la défense de cette même minorité, des “frères en Dieu” selon l'”Appel de Paris” émis depuis la Grande Mosquée de Paris.
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Parmi les engagements de cet appel : “des prières seront dites le vendredi 12 septembre dans toutes les mosquées de France et d’Europe à la mémoire de nos frères chrétiens d’orient victimes de l’intolérance et de la barbarie”.
Alors que les Rohingyas peuple le plus persécuté au monde (selon l’ONU) subit depuis des années un véritable génocide de la part des extrémistes bouddhistes et l’armée birmane, alors que la ville d’Alep sur le point de chuter subit en ce moment même les pires massacres du 21e siècle, alors que habitants sunnites de Mossoul subissent les massacres des milices chiites sectaires dans l’indifférence, le CFCM et les autres organisations musulmanes de France n’ont pas jugé utile d’appeler les mosquées ne serait-ce qu’à un seul geste de solidarité à l’égard de ces populations. Quel amer constat !
Seules les mosquées affiliées à la Confédération Islamique du Millî Görüş ont pris la bonne initiative d’organiser la prière de l’absent ce vendredi 9 décembre après la prière de Jomu’a. Dimanche 11 décembre, des invocations seront également dites dans ces mosquées après la prière d’Al-Fajr.