Éditoriaux
ÉDITO. La France amie des dictatures
“Les autorités égyptiennes viennent de me faire savoir ce jour leur intention d’acquérir 24 avions de combat Rafale et une frégate multi-missions ainsi que les équipements associés. Ces équipements permettront à l’Égypte d’accroître sa sécurité et de jouer tout son rôle au service de la stabilité régionale … L’État s’est pleinement engagé dans cette négociation et par son implication a permis les conclusions de ce contrat”, se réjouit avec fierté le président François Hollande.
La France socialiste qui avait accueilli le despote Al-Sissi l’automne dernier va donc vendre 24 avions de combat Rafale à un régime dictatoriale installée par la force aux manettes du plus grand pays arabe. Pourtant, ce même François Hollande qui a mené trois guerres “pour la liberté et la démocratie” depuis son arrivée à l’Elysée en mai 2012.
Abdelfattah Al-Sissi est un dictateur qui a orchestré un putsch militaire sanguinaire contre Mohamed Morsi, premier président civil démocratiquement élu avant d’organiser une mascarade électorale à l’issue de laquelle, il a été “élu” à 96% des voix. Il se partage aussi avec « Israël » le rôle de gardien du camp de concentration de Gaza.
Depuis le putsch militaire de juin 2013, des milliers d’égyptiens refusant la dictature ont été tués quand d’autres, opposants politiques, imams ou simples citoyens ont été emprisonnés. Les condamnations à mort se comptent également par milliers, un record dans l’histoire de ce pays devenu la risée du monde libre. Mais visiblement, cette dictature implacable plaît à l’occident, donneur de leçons.
Le 14 août 2013, un massacre atroce s’est produit au Caire lorsque les forces de sécurité égyptiennes, aidées par l’armée, ont attaqué deux camps de manifestants pro Morsi. Bilan : entre 1.500 et 2.600 morts et des milliers de blessés.
La Rédaction D&M