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Lille : nouveau projet de mosquée dans le quartier Bois-Blancs
Au terme d’un parcours semé d’embûches, l’association Les Compagnons de la paix a trouvé un local rue Mermoz pour y construire un lieu de culte. Une salle qu’ils veulent la plus ouverte possible.
Six mois. Ils se donnent six mois pour transformer deux garages de la rue Mermoz en salle de prière. Une gageure ? Une sinécure, plutôt, au vu des deux dernières années. Les Compagnons de la paix auront mis deux ans à acheter un local et à obtenir un permis de construire. « Ça a été très difficile », convient Ali Djamel Saadi, exaspéré d’une islamophobie qu’il juge alimentée par les médias.
Le projet des Compagnons a connu une gestation compliquée. L’association s’est heurtée à la défiance, aux réticences, voire aux insultes. « Alors qu’on est là pour se respecter, pour vivre les uns avec les autres », se désole Naceur Djelloul, le président. La bande d’amis a tenu bon. Elle a renoué le contact avec la mairie. Elle a déniché un site, décroché l’autorisation d’urbanisme. Et elle compte bien faire de cette mosquée un repère dans le quartier, pour les musulmans mais pas seulement. « Ce ne sera pas un lieu fermé, on ne va pas rester entre nous, insiste Ali. Ce sera un moyen de communiquer, de se connaître. » De dissiper les incompréhensions, donc les peurs, espère-t-il.
Des journées portes ouvertes
Les Compagnons préparent une réunion publique pour exposer l’opération, et songent déjà à un repas et des journées portes ouvertes. « On a demandé de l’aide aux chrétiens, qui ont réussi à refaire leur église (Saint-Charles), on est en bons termes avec eux », glisse Ali. À deux pas de la mairie de quartier et des HLM de la cité des Aviateurs, la mosquée jouera aussi un rôle social, selon ses promoteurs. « On est déjà tout le temps dehors pour arranger les choses », explique Ali Djamel Saadi. Le propos de cet animateur sportif n’est pas sans rappeler les « grands frères » qui canalisaient le mal-être des banlieues dans les années 90. Mais pas question de recruter parmi la jeunesse déboussolée, martèlent les deux amis, qui se méfient des « amalgames ».
Naceur Djelloul pense avant tout à ces fidèles parfois âgés forcés de changer de quartier pour prier. Le président compte sur eux pour financer la construction de la salle. Il devrait en coûter 150 000 €. Mais après tout ce qu’ils ont traversé, cela, non plus, ne semble pas insurmontable aux Compagnons de la paix.
L’association appelle aux dons. Contact Naceur au 06 07 27 12 08, Ali au 06 51 53 14 99, Youssef au 06 67 16 55 68.
Source : nordeclair.fr