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Saran : manifestation devant la mairie pour le droit à un lieu de culte musulman

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Le bail de leur local de prières est arrivé à expiration le 30 juin. Leur besoin est rendu d’autant plus impérieux par le ramadan qu’ils observent actuellement.

Des bébés et des mamans derrière les poussettes, en retrait ; quelques garçons, espiègles, et des hommes, beaucoup d’hommes, l’air grave… Près de 120 musulmans de Saran se sont réunis, à 17 heures, hier, devant la mairie. Calmes mais fermes, ils tenaient à rappeler leur droit à un lieu de culte, et à montrer leur exaspération devant l’immobilisme des élus locaux. Pas plus Maryvonne Hautin, le maire, qu’un de ses adjoints n’a du reste souhaité les recevoir. « Elle a refusé… On espère un nouveau rendez-vous la semaine prochaine. »

Président d’Al Hidaya (traduisez par « Le bon chemin »), une association qui regroupe « une cinquantaine d’adhérents mais qui fédère 100 à 200 personnes chaque jour », Mohammed Ennassiri tire le fil de l’histoire. « On existe depuis 2009. Le maire d’alors, M. Guérin, nous avait donné un local tout de suite. Depuis que Mme Hautin lui a succédé, il n’y a pas de réelle volonté de travailler avec nous… »

L’association, entre-temps, a acheté une maison, rue des Rouges-Gorges, « Au 97 », pour la prière. « Mais l’environnement n’était pas propice. On a donc vendu le pavillon il y a deux ans, à la demande du maire… On louait depuis une salle, faubourg Bannier. » Jusqu’à ce que le bail arrive à échéance, le 30 juin. « On se retrouve à la rue au moment du ramadan, le moment le plus intense de notre religion… »

« Pas propre à Saran »

Des paroles mais pas d’acte, déplore Mustapha Ettaouzani, le président de l’Union des associations musulmanes de l’Orléanais, à propos des entretiens menés depuis deux ans avec la municipalité. « Ce n’est pas un problème propre à Saran. Toutes les constructions de mosquées dans l’agglo se sont faites dans la douleur. On ne demande pourtant rien d’extraordinaire… » « 100 à 150 m ² seraient déjà très bien », estime Mohammed Ennassiri. « Et on n’a pas besoin du financement de l’État, reprend Mustapha Ettaouzani. On se débrouillera tout seuls, par des dons, comme à Saint-Jean-de-Braye ou à La Source… »

Pour autant d’engagements, rien qui s’ébauche, ni site où construire, ni bâtiment à acquérir. Si la situation perdure, les musulmans de Saran promettent d’autres rassemblements, « de plus en plus nombreux. Et on ira en justice ! On sait qu’on est dans notre droit… »

Source : larep.fr

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