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Portes ouvertes à la mosquée du Grand-Charmont

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Hier, la mosquée de Grand-Charmont, une des plus anciennes du Pays de Montbéliard a ouvert ses portes.

Depuis sa construction en 2002, la mosquée En-Nour de Grand-Charmont multiplie les signes d’ouverture : « Nous sommes une religion de paix. La porte est toujours ouverte. Nous ne faisons pas de politique », soutient le dirigeant de l’association d’amitié musulmane de la commune, Brahim Hajhouj. Pris plusieurs fois pour cible (ndlr : lire ci-dessous), l’édifice religieux n’a rien perdu de sa superbe. Comme un pied de nez aux vandales…

Dès l’entrée où le thé à la menthe tout comme des petits gâteaux attendent d’être servis, le visiteur s’y sent à son aise. En ce samedi matin, quatre dames, assises autour de collations, écoutent avec intérêt Pauline Damongeot, guide-conférencière à Pays de Montbéliard agglomération (PMA), raconter les origines de l’islam.

«Le message divin a été révélé au prophète Mahomet par la voie de l’archange Gabriel à La Mecque. La parole de Dieu a été traduite sous forme de sourates (ensemble de versets) au VIIe siècle. Islam veut dire Soumission à Dieu», expose-t-elle. La visite se poursuit, toujours en chaussettes, dans la salle de prière des hommes. Une pièce lumineuse agrémentée de sept piliers carrelés bleus ouvre sur des chapiteaux orange et vert : «La décoration est marocaine. On a utilisé du plâtre», confie Brahim Hajhouj.

La conférencière se tourne vers le sud (en direction de La Mecque) où se trouve le mihrab : «C’est une petite niche où s’installe l’imam ou le responsable de la prière. Il s’assoit sur la chaire, le minbar», insiste la conférencière. Les murs du mihrab sont couverts de sourates, la langue arabe étant sacrée : «Il est marqué que celui qui vient à Dieu sera protégé», note le dirigeant.

Coup d’œil encore sur la jolie coupole surplombant le mihrab avant de pénétrer dans la salle de prière réservée aux femmes, qui ne viennent que les vendredis, et aux enfants.

La pièce aux murs verts a dû être entièrement rénovée après un incendie volontaire en 2005 qui avait consterné le fondateur de la mosquée de Grand-Charmont, Abdelkader Regragui, aujourd’hui décédé. «Cette pièce a été refaite du sol au plafond. Mais elle apporte de l’humidité», reconnaît Moktar Ourloui, trésorier de l’association. C’est pour cette raison que la mosquée va s’agrandir.

Un deuxième bâtiment

D’ici quelques mois, un deuxième bâtiment bâti juste à côté (actuellement en construction) accueillera la salle de prière des femmes et un bureau pour l’imam (ndlr : qui vient une fois par mois). Les bambins auront toujours leur coin (avec petits tabourets) pour apprendre l’arabe «comme ils apprennent le français à l’école», souligne Brahim Hajhouj. L’espace des hommes restera à sa place mais sera plus vaste. Il se murmure que parfois, ces derniers s’y rassemblent pour déguster un bon couscous…

Les visiteurs d’un jour, eux, sont repartis ravis. Non, sans avoir repris deux tasses de thé et dégusté des dattes, des chocolats. Ce qui fait dire, aussi, qu’à la mosquée En-Nour, l’hospitalité n’est pas un vain mot. Même les non-croyants prennent plaisir à revenir sur les pas du prophète…

En novembre 2005, la mosquée de Grand-Charmont a été incendiée. Trois cocktails Molotov ont été lancés contre le mur de l’édifice, détruisant la salle de prière des femmes. Cinq fidèles, qui se reposaient dans la mosquée, ont été témoins des faits. Ils ont aussitôt alerté les secours. À l’époque, le fondateur, Abdelkader Regragui, n’avait pas pu contenir son émotion et ses larmes. «L’attentat» avait ému la population et les élus qui l’avaient tous condamné. Depuis, les dirigeants ont eu à déplorer des dégradations contre le bâtiment. Mais, selon eux, les violences urbaines sont moins nombreuses qu’auparavant : «Les perturbateurs, nous n’en voulons pas. Nous véhiculons un message de paix», précise Brahim Hajhouj.

Source : estrepublicain.fr

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