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Grande Mosquée de Strasbourg : l’équipe dirigeante mise en minorité

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L’élection du conseil d’administration de la Grande Mosquée de Strasbourg, le 22 septembre dernier, a tourné à la Berezina pour l’équipe dirigeante. Le président sortant, Saïd Aalla annonce qu’il passera la main le 10 octobre prochain.


Comme un coup de tonnerre dans le ciel de l’islam strasbourgeois : les « historiques » de la Grande Mosquée de Strasbourg, ceux qui ont porté le projet du Heyritz de bout en bout, se trouvent mis en minorité au sein de leur conseil d’administration.

L’élection du nouveau CA, le 22 septembre dernier, ne leur laisse, de fait, aucune marge de manœuvre.

L’équipe dirigeante se retrouve à 5-6 dans un CA composé de 18 administrateurs – complétés par la suite de 5 membres cooptés.

Le président sortant, Saïd Aalla a été réélu de justesse. Mustapha Oualkadi, un proche, trésorier de longue date de la GMS, a lui aussi passé le couperet du 2nd tour, ainsi que Lahcen Sarrou et Abdelmajid Lakhel.

Durement battu, Fouad Douai, gérant de la société civile immobilière qui a piloté le chantier de la Grande mosquée, ne siégera, lui, plus au CA.

«C’est une page qui se tourne. Les figures de l’islam strasbourgeois, issues de la communauté marocaine, ont perdu tour à tour la Coordination des Associations Musulmanes de Strasbourg (CAMS), le CRCM et maintenant la Grande Mosquée, analyse un observateur avisé. Le travail de sape de l’opposition au sein du CA a fini par payer.»

De fait, la dernière élection n’avait pas été de tout repos. Les administrateurs frondeurs, menés notamment par Chaïb Choukri – par ailleurs président de l’Association Culturelle des Deux-Rives, l’association porteuse du projet de mosquée de la Robertsau – n’avaient pas épargné Aalla, Douai et leurs proches. Les accusant à mots couverts de ne pas partager le pouvoir au sein de la mosquée et de gérer la SCI de façon opaque.

Des critiques que Saïd Aalla avaient tenté d’éteindre le 8 janvier, rappelant qu’un commissaire aux comptes certifie chaque année le bilan de la SCI, avant qu’il ne soit présenté au CA. Un discours semble-t-il convaincant : il avait été réélu facilement ce jour-là.

L’inauguration de la mosquée, il y a un an et un jour, devait marquer la fin d’une période troublée au sein de l’association. Après tout, Saïd Aalla avait trouvé, à son arrivée aux manettes, un chantier à l’arrêt depuis 18 mois.

«Nous l’avons relancé, nous avons trouvé les financements, nous avons intégré les différentes communautés pour inaugurer une mosquée citoyenne et ouverte sur la ville. Je ne vois pas ce qu’on nous reproche», témoigne un proche.

N’empêche, les critiques ont rapidement repris de plus belle. Angle d’attaque, la transparence, encore. «La nouvelle équipe envisagerait de commander un audit des finances de la SCI pour que ce soit réglé une bonne fois pour toutes», avance une source anonyme.

Chaïb Choukri devrait faire partie du futur bureau, il ne briguerait néanmoins pas la présidence, d’après nos informations – il n’a pas retourné nos appels ce vendredi. Notamment pour se consacrer pleinement à son projet robertsauvien.

Quant à Saïd Boulahtit, nouveau venu dans la partie – l’administrateur le mieux élu, avec 67 voix – il reste discret sur ses éventuelles ambitions.

Une chose est sûre, Fouad Douai «devrait démissionner sous peu» de la SCI. Et l’équipe sortante, si elle entend siéger au CA, ne devrait pas se présenter pour intégrer le bureau. «Le projet culturel était sur les rails. Il va sûrement en prendre un coup», regrette un proche de Saïd Aalla.

Le bureau élu le 10 octobre prochain devra quoi qu’il en soit diriger sans l’appui des membres fondateurs. Dans un laconique communiqué Saïd Aalla remercie cet après-midi les fidèles et «souhaite la réussite à la nouvelle équipe».

Source : dna.fr

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