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Agen (47) : la mosquée rénovée par et pour les fidèles

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Après six ans d’un chantier à plus de 600 000 euros, le lieu de culte devrait être livré en juillet.

L’Association des musulmans de l’Agenais a choisi de la baptiser la mosquée d’Agen et d’inscrire sur son fronton un verset coranique extrait de la sourate des femmes en arabe et en français. Manière de bien poser l’esprit d’ouverture et le niveau d’intégration dans lequel se situent les membres de cette communauté présidée par Mohamed Raïq qui, si Dieu veut, fêtera le prochain ramadan, au mois de juillet, dans un lieu de culte intégralement rénové.

Après plus de six ans de travaux, privant les fidèles de leur salle de prières rituelles, le chantier est en voie d’achèvement. Une fois les étais repliés, la mosquée, située dans un secteur loin de briller par son élégance architecturale, devrait enrichir la richesse patrimoniale de la ville.

Dalle, piliers, arcades

« Les travaux ont duré longtemps car ici, ça marche au compte-gouttes. Essentiellement avec les cotisations des fidèles de notre association et avec la quête à la sortie de la grande prière du vendredi. C’est réconfortant de savoir que chacun fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a », explique Kamal Regoug, membre essentiel dans l’organisation du culte musulman en Agenais. L’association qu’il vice-préside a dépensé plus de 600 000 euros à ce jour en frais de maçonnerie, achat de matériaux et autres fournitures.

« La plus importante partie du budget est allée au gros œuvre. Nous avons fait poser une dalle en béton pour le toit. Ce qui a impliqué pour la supporter l’installation d’une cinquantaine de piliers dans la salle principale de prière, qui a une surface de 1 200 m² et où nous avons fait bâtir une coupole. Nous avons aussi souhaité refaire l’ensemble de la façade, qui sera composée par 14 arcades, sept de chaque côté », poursuit le porte-parole dans son tour du propriétaire.

Sculptures à la main

Si la main-d’œuvre a été assurée gratuitement le week-end par les fidèles, l’achat d’appareils de chauffage dernière génération, d’un système de sonorisation, de mousses de sol, de lustres, de carreaux d’ornements et tutti quanti complètent une facture alourdie par le travail d’orfèvre des sculpteurs. Et pour faire face à une ardoise de 25 000 euros en tapis de prières, chaque fidèle a été invité à acheter son mètre carré par anticipation. « Nous avions à l’idée de rénover la mosquée dans le style des mosquées arabo-andalouses. Nous avons donc sollicité des artisans espagnols qui ont effectué un remarquable travail de sculpture de plâtre, au moule et à la main. » Ces fresques murales à la minutie enivrante ornent le couloir et la grande salle de la mosquée en complément de faïence posée avec tout autant d’expertise par Omar.

Un dernier coup de collier

« Dans les angles sont inscrits les 99 noms de Dieu », pointe encore Kamal Regoug dans un ensemble où la salle des ablutions et celle des femmes ont également été reconfigurées. « C’est écrit nulle part qu’il faut séparer les hommes et les femmes dans la prière. Les femmes auront accès à la grande salle pour y venir prier derrière les hommes. » Tenir dans le calendrier fixé par le président Mohamed Raïq imposera aux uns et aux autres de donner un dernier coup de collier. Surtout pour finir la façade dont la splendeur annoncée pourrait griser les profanateurs souvent venus, depuis 1996, rue du Jourdain, vider leur fiel sur ce lieu de culte. Les récents tags apposés sur les piliers du portail ont fini de convaincre les membres de l’association. Ils ont opté pour l’installation de caméras de vidéoprotection.

Source : sudouest.fr

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