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Quand la France chouchoute un moine hindou extrémiste

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Alors que la minorité musulmane d’Inde est de plus en plus visée par des lois racistes et des mesures discriminatoires notamment dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, nous apprenions il y a quelques mois que l’ambassadeur de France à New Delhi s’est rendu à Lucknow le 25 novembre 2020 pour y rencontrer Yogi Adityanath. Ce dernier n’est autre que le dirigeant de cet état, considéré comme le plus peuple d’Inde (200 millions d’habitants dont 20% de musulmans).

Lors de cette visite “de courtoisie”, le représentant de la France Emmanuel Lenain a déclaré que la France “souhaitait renforcer sa coopération avec l’Inde, en particulier avec l’Uttar Pradesh”. Cette rencontre est passée inaperçue : presque aucun média français n’en a parlé, pourtant Mr Adityanath n’est pas n’importe qui.

MOINE HAINEUX ET CRIMINEL

Ce moine hindou extrémiste promoteur de l’hindutva dirige l’Uttar Pradesh depuis 2017. C’est l’un des plus hauts responsables du BJP, le parti nationaliste dont est issu le premier ministre Narenda Modi. A son arrivée au pouvoir, il fait fermer les abattoirs bovins, ce qui impacte considérablement l’activité économique de la minorité musulmane, sa cible. Fin novembre 2020, une ordonnance visant à “limiter les conversions” qui seraient faites dans le cadre de mariages inter-religieux est entrée en vigueur dans cet état. Celle-ci impose aux futurs époux d’obtenir l’accord des autorités judiciaires pour pouvoir se marier s’ils sont de religions différentes. Cette ordonnance est, dans les faits, principalement utilisée contre les hommes musulmans, régulièrement accusés par les nationalistes hindous de “forcer leurs épouses à se convertir à l’islam.”

En 2019, de nombreuses manifestations ont eu lieu e contre la politique discriminatoire à l’égard des musulmans pratiquée par le gouvernement local, entrainant une violente répression policière dans des villages ou quartiers à majorité musulmane. A 47 ans, il traîne un CV chargé, poursuivi en justice pour tentative de meurtre, incitation à la haine, incitation criminelle ou dégradation de lieu de culte. Celui qui appelle son pays «Hindustan» affirmait en 2015 que «ceux qui s’opposent au yoga doivent quitter l’Inde ou se noyer dans l’océan». Il a déclaré que s’il en avait les moyens, il installerait dans chaque mosquée une statue des fausses divinités Gauri et Ganesh.

Précisions que lors de cette rencontre, l’ambassadeur s’est rendu au temple de Gorakhpur, quartier général des Gorakhnathis, ordre religieux auquel appartient ce moine extrémiste, a participé activement à des rituels religieux hindous et au maternage d’une vache dans une mise en scène politico-religieuse chère aux défenseurs d’une vision radicale et extrémiste de l’hindouisme revendiquée par le ministre en chef de l’Uttar Pradesh…

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