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Près de 16.000 mosquées détruites ces trois dernières années au Turkestan oriental (Xinjiang)

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Vidées de leurs fidèles, les mosquées du Turkestan Oriental occupé (province du Xinjiang) sont fermées, détruites ou transformées, pour certaines en bureaux pour le Parti Communiste Chinois pendant que d’autres sont devenues des salles de concert ou d’exposition pour les touristes qui visitent la région. L’épuration religieuse et culturelle de la communauté ouïghoure continue dans le plus grand des calmes de ladite communauté internationale.

En trois ans, les autorités chinoises de cette région semi désertique riche en ressources naturelles ont détruit 16.000 mosquées soit la moitié des mosquées que compte cette région peuplée majoritairement de musulmans appartenant à l’ethnie ouïghoure. C’est ce qu’affirme un rapport détaillé publié en septembre 2020 par l’Institut Australien de Politique Stratégique (ASPI). Les chercheurs disent s’être basés sur des photos satellite et sur d’importantes «extrapolations» : après analyse de 533 mosquées (sur les 24.000 que compte officiellement le Xinjiang selon les autorités chinoises), ils ont procédé à des calculs selon des modèles statistiques.

Une des mosquées de Linxia, la “Petite Mecque” chinoise, privée de ses dômes et minarets.

Selon ces chercheurs, 8.500 mosquées ont été complètement détruites à l’image de la mosquée Aitika de Keriya vieille de 8 siècles (détruite entre novembre 2017 et mai 2018) ou encore la mosquée de Kargilik vieille de 5 siècles (détruite entre le janvier et mai 2018). Certaines autres ont vu leurs dômes et leurs minarets retirés comme le montrent des vidéos diffusées régulièrement par des activistes ouïghours sur les réseaux sociaux.

La mosquée Aitika de Keriya vieille de 8 siècles.

Ces destructions partielles touchent l’ensemble de la Chine et s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de sinisation de l’islam lancée depuis quelques années visant à rendre cette religion compatible avec la culture chinoise. En juillet 2019, les autorités de la capitale Pékin avaient ordonné aux restaurants halal et aux étals de nourriture d’enlever l’écriture arabe et les symboles associés à l’islam de leurs enseignes.

Un des restaurants halal de Pékin, sommé d’effacer l’écriture arabe sur sa devanture.

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