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La révolte des musulmans d’Inde contre les islamophobes au pouvoir : des dizaines de morts

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En adoptant une loi ouvertement discriminatoire à l’égard des musulmans, le gouvernement indien du nationaliste Modi ne s’attendait pas à des protestations de cette ampleur. Depuis l’adoption par le parlement d’une loi très controversée sur la citoyenneté, les manifestations des musulmans se multiplient à travers le pays tout entier, en témoignent les images qui nous parviennent via les réseaux sociaux.

Et malgré les propos “rassurants” de Narendra Modi martelant que les citoyens musulmans d’Inde ne sont pas concernés par cette loi, les rassemblements se poursuivent et sont réprimés dans le sang par la police indienne. Samedi des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes. Ces nouvelles manifestations ont débuté à Chennai, la capitale de l’Etat du Tamil Nadu (sud) et à Patna, dans l’Etat de Bihar (nord-est), où trois manifestants ont été blessés par balles, selon la police. Un rassemblement était également en cours à New Delhi, où les manifestants brandissaient au crépuscule leurs téléphones portables allumés, comme s’il s’agissait de torches, devant une des plus grandes mosquées indiennes, Jama Masjid. Par ailleurs, un manifestant est mort samedi dans des heurts avec les forces de l’ordre à Rampur, dans l’Etat de l’Uttar Pradeh (nord), a précisé la police.

On compte déjà 26 morts dont un garçon de 8 ans depuis jeudi essentiellement dans l’État d’Uttar Pradesh le plus peuple d’Inde devenu l’épicentre de la protestation. Les autorités ont coupé internet dans 21 districts de cet État situé au nord du pays. Plus de 5 400 manifestants ont été arrêtés dont 700 ont été envoyés en prison.

Des manifestants pacifistes ont été également attaqués par la police à l’université islamique de New-Delhi. Les étudiants de la Jamia Millia Islamia ont été brutalisés et leur mosquée profanée par les forces de sécurité.

Le texte – le Citizenship Amendment Bill – adopté mercredi, qui amende une loi de 1955, régularise les réfugiés hindous, sikhs, chrétiens, jains, bouddhistes, parsis, arrivés avant 2014, qui ont fui «pour des raisons religieuses» l’Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh, s’ils résident en Inde depuis au moins cinq ans. Seuls les résidents musulmans sont exclus du dispositif. Ils resteront des sans papiers, c’est-à-dire sans droits. Le gouvernement n’a donné aucune indication précise sur leur devenir.

Crédit photo : Money Sharma/AFP via Getty Images
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