Chroniques

Zakir Naik, bientôt en prison ?

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Le mondialement célèbre prêcheur Zakir Naik, sous le coup d’une procédure judiciaire en Inde, est depuis peu dans le viseur de nombreuses personnalités et institutions souhaitant le faire taire, et l’arrêter.

Indien, médecin de formation, et ayant fait entre autre ses classe islamiques auprès du plus célèbre encore Ahmed Deedat ; il est comme lui connu pour ses prestations publiques, critiques comparatives et réfutations. Ayant réalisé des conférences par centaines dans la plupart des pays musulmans depuis une quinzaine d’années, il est aussi le propriétaire de Peace TV, chaîne de prédication islamique diffusée dans plus de 100 pays. Banni du Bangladesh, du Canada et du Royaume-Uni, pour ses supposées affinités avec al Qaeda et/ou son rejet de la théorie officielle du 11 septembre 2001, recherché en Inde pour “blanchiment d’argent” ; il a su trouver en la Malaisie voisine une terre d’accueil avant de passer par l’Arabie Saoudite. La NIA, agence gouvernementale antiterroriste indienne, a maintenant depuis peu, demandé à Interpol qu’un mandat d’arrêt international soit établi conte lui.

Une chaîne de télévision indienne, Républic TV, s’est en même temps chargée d’enquêter sur son cas. Si l’accusation de soutien au terrorisme est avancée, sans pour le moment, semble-t-il, de preuves concrètes ; il est avoué que sa prédication gêne. Il lui est notamment reproché d’être source de nombreuses conversions. On le dit payé pour diriger ce qui serait une “usine à conversions” en Inde. Ces convertis, il irait les chercher dans les couches les plus pauvres de la population, avant de les envoyer guerroyer à l’étranger. Il serait qui plus est un “prêcheur wahabite”, selon les associations hindoues faisant pression sur le gouvernement malais afin qu’il se retire à accorder asile au prêcheur. Accusé par ces dernières de vouloir fracturer le pays, y avancer ses vues “étrangères” et briser la “tolérance religieuse qui y règne” ; l’on reproche aussi à Zakir Naik de vouloir faire de l’islam la religion de tous, de vanter sa supériorité sur les autres. Autrement dit, de se faire un brin trop prosélyte.

Ceci pourrait s’avérer être sûrement la raison source de tous ces démêlés. Encore majoritairement hindou, l’Inde connaît une véritable multiplication des conversions et naissances musulmanes en son territoire. Certains, au gouvernement comme en d’autres sphères d’influence, font craindre au grand remplacement. Plus particulièrement depuis l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous, la présence musulmane est de moins en moins tolérée. Les violences au Cachemire ne cessent de croître, quand de véritables lynchages anti musulmans ont parfois lieu en pleine rue, sous l’oeil de policiers conquis. Si les choses peuvent encore bien se passer au sein des populations mixtes, les discours islamophobes se sont ainsi tout bonnement banalisés, parfois proférés par des élus locaux largement plébiscités.

Si ses liens supposés avec le terrorisme restent ainsi à démontrer, il est pour sûr victime de son propre succès. Il appelle à Allah, et nul doute que les autorités polythéistes d’Inde ne peuvent voir cela que d’un mauvais oeil. Mais en plein revirement nationaliste, l’affaire Naik révèle bien plus qu’une histoire d’homme à État. L’Inde a peur. L’éveil islamique qui a lieu en son sein, elle ne sait le gérer, et ce comportement ne peut que nous alarmer quant à ce qui risque, dans les années à venir, de s’y passer.

Puisse Allah soutenir les véridiques, accorder sécurité aux éprouvés, et guider les bonnes âmes en ce pays indien.

Sarrazins

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