Chroniques

L’Alhambra de Grenade

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Ensemble architectural sûrement le plus fameux de l’Espagne musulmane, l’Alhambra domine encore la ville de Grenade, dernier bastion islamique de l’époque médiévale avant la fin de la reconquista chrétienne.

Ensemble palatial situé sur le plateau de la Sabika, l’Alhambra se compose de quatre parties entourées d’une enceinte fortifiée : le Généralife et ses jardins, les palais nasrides, l’Alcazaba et le palais de Charles Quint. Œuvre majeure des Nasrides dominant le sud espagnol dès le 13ème siècle chrétien, l’Alhambra fut édifiée par Muhammad ibn Yusuf ibn Nasr dit le rouge (al ahmar), fondateur de la dynastie et de l’émirat de Grenade, dernier État islamique de la péninsule ibérique. Fortifiée par son fils et successeur Muhammad II, et agrandie par les souverains Yusuf 1er et Muhammad V al Ghani, les divers apports vont bientôt faire du lieu le plus majestueux de toute la Méditerranée.

Il existe plus de 10 000 inscriptions sur les murs de l’Alhambra. Entre poèmes, dictons et versets du Coran, l’inscription la plus fréquente reste la suivante : Seul Allah est vainqueur. Le Généralife, situé le plus à l’écart, servait de résidence d’été pour les souverains nasrides. Composé d’un jardin, d’un patio et d’un canal intérieur, il est l’un des lieux du site les plus visités et mis en image encore aujourd’hui. L’arc andalou est encore un des éléments les plus marquants du site. Ils sont en fait le résultat du croisement entre l’arc romain et l’arc wisigoth. Dans le palais du Partal peut aussi être aperçu une mosaïque d’arabesques intégrant un modèle intéressant : l’étoile à douze branches. Elle s’obtient en entremêlant deux étoiles de David à six branches représentant les douze premiers fils d’Ismail, père des Arabes. D’autres arabesques, en plâtre, et visibles dans la salle nommée muqarnas, forment une multitude de fruits, fleurs feuilles et animaux ; y est réunit la plus riche collection du genre connue.

Il s’y trouve encore une cour, celles des Lions, tenant son nom de la fontaine qui s’y trouve composée de douze lions en marbre. Entoure cette cour une galerie inspirée des cloîtres monastiques reposant sur 124 colonnes. Une des portes présentes donne accès à une salle des Deux Sœurs caractérisée par sa Coupole. Célèbre grâce à ses éléments décoratifs en pierre taillée et en forme de stalactites, elle est encore éclairée à l’aide d’un ingénieux jeu de huit fenêtres doubles pour l’époque impressionnant. Dans la cour des Myrtes, on peut aussi admirer le reflet des feuillages dans le bassin central autour duquel il fallait passer pour entrer dans les salles de travail du sultan, dans celle du Trône comme dans celle des audiences. De là on peut encore accéder à la tour de Comares, plus haut bâtiment de l’Alhambra avec ses 45 mètres de haut.

L’Alhambra a été bâtie sur le tard, mais l’une des quatre parties de l’édifice est cependant plus ancienne. Il s’agit de l’Alcazaba. Ancienne forteresse de la ville servant à faire le guet, elle fût érigée avant même l’instauration du Califat de Cordoue, au début du 10ème siècle chrétien, soit avant même le règne du célèbre Abd ar rahman III. En outre, pour son édification, les bâtisseurs ont aussi utilisés les matériaux déjà présents sur place. Le site avait en effet déjà été utilisé, jadis, par les Romains, un indice sur une pierre laisse d’ailleurs penser qu’elle était déjà occupée sous Marc Aurèle.

Charles Quint, impressionné par la bâtisse, y fera construire un palais en son sein, non sans réduire certains bâtiments existants. Les troupes de Napoléon prenant plus tard l’endroit se feront encore moins tolérantes : elles détruiront certains éléments dont le palais des Abencérages lors de leur retrait d’Espagne plus tard.

Sarrazins

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