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Sa’ad ibn abi Waqqas, l’un des dix compagnons promis au Paradis

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Compagnon du Prophète Muhammad ﷺ, il fut l’un des fameux dix promis au Paradis de son vivant. Mais au-delà de son seul statut auprès de la communauté musulmane, l’homme fut en soi une véritable pièce maîtresse quant à la propagation de l’Islam et ses premiers succès.

Il nait en l’année 595 de l’ère chrétienne et n’a que 17 ans lorsqu’il embrasse l’islam. Il est à ce moment l’un des tous premiers hommes à se faire musulman, après Abu Bakr, Ali et quelques autres. Aussi parmi les plus éprouvés d’entre eux, sa mère fut si dépourvue de le voir changer de religion qu’elle se mit même à cesser de boire et de manger jusqu’à ce qu’il apostasie. Assumant son plein amour pour Allah et Son Messager ﷺ, il n’en fit rien. Cela ne l’empêcha pas de rester à son chevet, tentant heure après heure de lui faire reprendre raison et ne serait-ce qu’une gorgée d’eau. Ce n’est qu’en prenant conscience de toute la témérité de son fils à s’attacher à l’islam qu’elle finira par se raviser. C’est alors suite à cette histoire que le verset suivant fut révélé : « Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas mais reste avec eux ici-bas de façon convenable ».

Proche compagnon du Prophète ﷺ, il l’était aussi de sang : son grand-père était l’oncle d’Aminah bint Wahb, la mère du Prophète ﷺ. Celui-ci l’avait tant en estime qu’on l’entendit dire un jour qu’il était prêt à donner en rançon ses père et mère pour lui. Le Prophète ﷺ le présentait même à ses compagnons comme son propre oncle. Il participera à toutes les batailles menées par la jeune Oumma. On lui doit d’ailleurs, selon les récits prophétiques, la première flèche tirée pour la cause d’Allah. Redouté pour son talent d’archer, il l’était aussi pour ses invocations, toutes selon les observateurs exaucées. Pour cause, le Messager d’Allah ﷺ avait fait lui-même la demande auprès de Son Seigneur pour que ses flèches et invocations atteignent chacunes leur but. Son petit frère, Umayr, s’était aussi converti à l’islam ; il mourra au combat le jour de la bataille de Badr.

La Révélation du Coran close, il menera la fameuse bataille d’al Qadisiyya contre l’empire perse sous le second Califat d’Umar ibn al Khattab. Aidé de ses hommes, dont 99 survivants de la bataille de Badr et plusieurs anciens compagnons, il réalisera là une avancée évidement décisive pour la suite. Les pertes du cotés des Perses se compteront par dizaines de milliers, jusqu’à ce que les combats cessent à la vue de la tête du Général perse Roustoum brandie par les lances des mujahidins. Conquérant ensuite la ville d’al Mada’in (Ctésiphon), sa victoire contre les Perses fut l’un des événements majeurs du Moyen âge.

Des sources datant de son vivant attestent aussi de sa venue en Chine. Envoyé par le 3ème Calife Uthman peu avant la 30ème année de l’hégire, il aurait ainsi mené une délégation diplomatique en direction de la dynastie Tang de l’époque. Le Coran réuni par Uthman, il serait venu en apporter une copie et proposer l’islam à l’empereur. Refusant de se convertir, il aurait néanmoins permis à la diffusion de l’islam sur ses terres et à ce qu’une mosquée y soit construite. Appelée Huaisheng, elle est restée jusqu’à aujourd’hui, devenant l’une des plus anciennes mosquées du monde.

Il finira sa vie à Al Aqiq et connut les débuts du Califat de Mu’awiya, soit les premières années de l’ère omeyyade. Mourant vers l’année 54 de l’hégire (674), il avait près de 80 ans. Son fils, Umar, lui rendait peu avant encore visite alors que les troubles et conflits entre musulmans n’avaient de cesse de déjà éclater. “Les gens se disputent le califat et toi tu es la?” lui demanda-t-il. “O mon fils, lui répondit-il, j’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire: ” Allah aime le serviteur satisfait, discret et pieux”.

Ainsi fut Sa’ad ibn Abi Waqqas.

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