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Abu Dhar Al-Ghifari, le compagnon qui sera ressuscité seul

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Abu Dhar Al Ghifari

“Il marche seul, il mourra seul et au Jour du Jugement, il sera ressuscité seul.”

Seul de sa tribu à rejeter férocement l’adoration des idoles durant la Jâhilîyya, seul à se rendre à Makkah pour y rencontrer le Prophète ﷺ et y prononcer la shahâda, seul – et premier – à proclamer publiquement son islâm au cœur de la Mosquée sacrée, sous les coups et les insultes de Quraysh… Seul à avancer, à pied (son chameau s’étant immobilisé), avec armes et bagages, pour rattraper l’armée musulmane en route vers Tabuk, lorsque le Messager d’Allâh ﷺ prononça le fameux propos cité plus haut. Seul à se retirer, de peine et de douleur, dans le désert après le décès du Prophète ﷺ. Seul à rejeter, avec force, le goût du luxe et du pouvoir qui s’était emparé de certains musulmans après la mort de ‘Umar ibn al-Khattab. Et seul, enfin, à s’isoler du monde à ar-Rabda, pour y attendre le Décret d’Allâh, à l’écart de la corruption grandissante qu’il abhorrait…

Abû Dharr al-Ghifari était de cette race d’hommes qui n’hésitent pas à affronter la vindicte des puissants ou des masses pour proclamer la Vérité : le tawhîd d’abord, auquel il avait fini par amener, par la permission d’Allâh, toute sa tribu, puis une certaine vision de la justice sociale et du détachement de la dunya – un appel qui rencontrera moins de succès que le premier. Celui devant qui le Prophète ﷺ avait écarquillé les yeux et s’était écrié “Allâh guide Il veut !” – tant la conversion d’un homme des Banu Ghifar, connus pour leur criminalité, lui semblait étonnante – était devenu au fil des années la sincérité personnifiée, un homme de conviction dont ‘Alî ibn Abî Tâlib lui-même disait : “Il ne reste aujourd’hui personne en dehors de lui qui, en vue d’Allâh, ne craint aucun reproche.”

Modèle d’ascétisme et de générosité, il ne laissera rien à ce bas-monde, pas même son linceul, dont il sera recouvert par un compagnon de ‘Abd Allah ibn Mas’ud. Rien, si ce n’est son exemple et sa sagesse : “Les hommes naissent pour mourir. Ils construisent des bâtisses qui finiront en ruines. Ils convoitent l’éphémère et délaissent l’éternel. Quant à moi, je préfère ce que les gens fuient : la mort et la pauvreté.”

Et cet éloge du meilleur des Hommes ﷺ, gravé pour l’éternité : “Le ciel n’a pas couvert, et la Terre n’a pas porté, une langue plus véridique que celle d’Abû Dharr.” Qu’Allâh soit satisfait de l’homme qui marche seul!

Ribât

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