Histoire
La gare ottomane de Médine
Symbole d’une époque où il n’y avait pas de frontières, où l’on pouvait aller de Médine à Istanbul en train pour la modique somme de 3 livres sterling, avec une promo de moins 50% pour le mawlid (naissance du prophète). Construit de 1899 à 1907, dès sa première année ce furent 12.000 pèlerins qui furent tentés par l’aventure et l’expérience du progrès. Ils seront le double 5 ans plus tard en 1913, dernière année où il fut utilisé pour le Hajj (pèlerinage).
Voulu par le dernier Grand Calife AbdulHamid II, le chemin de fer permettait de lier les deux villes en 4 jours, la où il fallait encore 12 jours pour aller de la Mecque à Médine en dromadaire.
Un siècle plus tard, les musulmans se concurrencent dans le progrès, construisent des tours qui atteignent 800m de haut, ont des ressources énergétiques et financières, des centaines de milliers de Huffaz-ul-Quran mais, cantonnés dans leur frontières et leurs hymnes nationaux, ne sont pas capables d’avoir un chemin de fer qui relie ne serait-ce que trois pays.
Pourtant, quand la ligne a été inaugurée, de nombreuses voix “réformistes” s’opposaient à AbdulHamid II et à la présence Ottomane, philosophant pour un avenir meilleur. L’histoire est allé dans leur sens, AbdulHamid n’est plus, le Califat non plus. Les nationalistes ont eu leur nation, avec leur hymne national, leur drapeau, leur frontières et tous ces autres ustensiles. Les laïcards ont eut leurs états laïcs, et le monde musulman n’est pas capable de construire un avion, une voiture, ne serait-ce qu’une locomotive semblable à celles utilisées dans cette gare.