Histoire

Influences de la culture islamique dans la France médiévale : l’arc polylobé

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De tout l’héritage de l’Islam en Occident, le plus perceptible à l’œil à nu de par sa nature est sans conteste l’héritage architectural. Il ne fait nul doute que l’édifice qui a servi de référence technique et esthétique à plusieurs centaines d’églises romanes au XI-XIIe siècle à travers l’Europe est la grande mosquée de Cordoue. Hier, nous nous attardions sur le portail d’une église du Puy-de-Dôme qui recopiait fidèlement l’arcature polychrome que l’on retrouve dans la salle de prière de cette mosquée.

Aujourd’hui je vous propose de découvrir un autre élément architectural développé par les Omeyyades à Cordoue et qui fut repris par l’Occident via l’émigration des Mozarabes (chrétiens arabisés d’Espagne) et les pèlerinages chrétiens en Espagne : l’arc polylobé.

C’est en 966, lors de l’extension décidée sous son règne que les architectes d’Al Hakam Ibn AbderRahmân laissent apparaître pour la première fois ce style architectural qui consiste à décomposé un arc en un nombre impair de petits arcs en plein cintre.

Cet élément architectural sera repris par la suite par les différentes dynasties ayant régné sur l’Espagne, des Taïfa aux Muwahidûne (Almohades), pour s’exporter et se retrouver dans l’art roman.

Ainsi, plusieurs dizaines d’églises romanes construites au XI-XIIe siècle empruntèrent l’arc polylobé omeyyade : la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation du Puy-en-Velay, Notre-Dame de la Souterraine dans le Périgord, et tant d’autres. Le cas le plus frappant étant celui de l’ancienne abbatiale bénédictine qui répond au nom de Saint-Austremoine, à ‘Issoire dans le Puy-de-Dôme, où la baie trilobée qui surplombe la tribune Sud ne peut que rappeler celle construire deux siècles plus tôt à Cordoue au dessus d’un minbar lui aussi orienté au Sud.

Photo 1 : Arcature trilobée sur la façade de la Mosquée de Cordoue

Photo 2 : Baie trilobée dans l’abbatiale d’Issoire

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