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A Venise, une église du Xe siècle convertie en mosquée le temps d’une exposition
L’Islande a fait polémique à la Biennale d’art contemporain de Venise en installant une mosquée dans une église désaffectée, qui a été utilisée comme lieu de culte par des musulmans.
#Venezia Moschea in chiesa, la strada sbagliata Il commento di @ilbasco sul caso @la_Biennale http://t.co/gutLp1VxFf pic.twitter.com/KR8FiBzy50
— Corriere del Veneto (@corriereveneto) 9 Mai 2015
«La Moschea» est l’installation originale et provocatrice du pavillon islandais. Cette oeuvre de l’artiste Christoph Büchel se trouve dans l’ancienne église de Santa-Maria della Misericordia, que son propriétaire privé a loué à l’Islande. Très vite, des musulmans de l’agglomération sont venus prier dans le pavillon, et se sont félicités de l’initiative, y voyant une promotion de la tolérance et du dialogue entre culture et religion. Mais elle a provoqué des critiques et des inquiétudes à la Municipalité et à la Préfecture.
Le comité pour l’ordre et la sécurité publique de la Préfecture, réuni vendredi soir, a aussi émis des réserves sur le maintien de cette installation. «Nous avons demandé que le pavillon soit seulement une exposition, un lieu d’art et rien d’autre», a expliqué au quotidien Corriere della Sera le commissaire Vittorio Zappalorto.
Une autre préoccupation est la sécurité, cette installation pouvant être potentiellement la cible d’islamophobes ou au contraires d’intégristes musulmans. Christoph Büchel voulait pointer du doigt le fait qu’il n’y a pas de mosquée dans le centre historique de la Cité des Doges, où l’influence de l’islam a été prégnante dans le passé.
Dans la communauté musulmane, on aimerait bien qu’après la Biennale, l’installation devienne une mosquée permanente. Le président de la Vénétie, Luca Zaia, a jugé «évident qu’il s’agit d’une provocation» de Büchel, mais «le problème, a-t-il ajouté, est que les installations ne doivent jamais se transformer en réalité». «Le vrai sujet concernant cette mosquée n’est pas celui de la liberté de culte, mais du respect des règles» d’une manifestation artistique internationale comme la Biennale, a-t-il observé.