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Trois projets d’attentat contre des mosquées depuis janvier … Les suspects tous libérés
Un attentat contre une ou deux églises aurait été déjoué par les autorités. Le suspect, un jeune étudiant algérien décrit par le ministère de l’intérieur comme un “islamiste radical”. Ceci explique cela. Tout au long de la journée de mercredi, les médias ont en fait leur UNE avec des éditions spéciales et des spécialistes du “terrorisme islamique” qui défilent sur les plateau de BFM TV et iTélé.
Depuis janvier 2015, pas moins de trois attentats contre des mosquées ont été déjoués par les autorités. Un point commun entre tous ces projets : tous les suspects ont été libérés à l’issue de leur garde à vue bien qu’ils aient reconnu leurs plans diaboliques. Une liberté dont ne bénéficiera sans doute pas Sid Ahmed Ghlam.
Selon le ministère de l’intérieur, cinq attentats ont été évités depuis le début de l’année. Même si les cibles de ces projets n’ont pas été précisées, il est très peu probable que les mosquées fassent partie de ces cibles visés par ces projets avortés. Comble du mépris et du déni d’une islamophobie de plus en plus décomplexée.
1. Dans la foulée des attentats de janvier, un quadragénaire qui menaçait de s’attaquer à la salle de prière musulmane de Delle près de Belfort a été interpellé. L’homme qui possédait des explosifs, des produits chimiques et des détonateurs chez lui avait été placé sous contrôle judiciaire à l’issue de sa garde à vue avant d’être remis en liberté.
2. Quelques jours plus tard, c’est un ex-légionnaire de l’Aude qui a été arrêté après s’être rendu un vendredi midi à la mosquée Assalam pour y déposer des tracts extrémistes. Il menaçait de “faire sauter” la mosquée à l’heure de la prière. L’homme a été placé en hôpital psychiatrique. Sans doute pas un méchant islamiste, juste un frontiste patriote.
3. Début avril, ce sont quatre élèves d’un lycée militaire élitiste de l’Isère qui ont été interpellés juste avant leur passage à l’acte. Les quatre jeunes voulaient commette un attentat contre la mosquee Essalam de Montelimar dans la Drôme. La source judiciaire qui a divulgué l’information s’est abstenue de parler d’attentat mais “d’action”. À l’issue de leur garde à vue qui n’a duré que 24 heures, ils ont été placés … sous contrôle judiciaire avant d’être libérés. Ils n’ont été exclus de leur lycée qu’à titre conservatoire, c’est à dire que leur école peut décider de les réintégrer a tout moment.
Les quatre lycéens ont été mis en examen pour “association de malfaiteurs”, le terme “en relation avec une entreprise terroriste individuelle” étant dans les faits réservé exclusivement aux “islamistes”. Ces ados voulaient juste déposer des explosifs devant la mosquée en vue de son anéantissement total.
La communauté musulmane de Montélimar n’a par ailleurs, pas eu droit à une visite de soutien des ministres qui se soucient de la sécurité de tous les citoyens, sans distinction de religion … nous dit-on.
En mars 2014, un tribunal a prononcé un non lieu pour Christophe Lavigne, un militaire qui projetait de commettre un carnage à la mosquée El Fourqane de Vénissieux le jour de l’Aïd El Fitr. L’homme qui baigne dans la mouvance d’extrême droite avait reconnu les faits et des munitions avaient été retrouvés chez lui.
Nous nous connaîtrons pas les visages du militaire Christophe Lavigne, ni de l’ex-légionnaire Stéphane Richardot ni des quartes lycéens isérois. Ils ne sont pas musulmans …
La Rédaction D&M