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SONDAGE. Faut-il abroger le délit de blasphème en vigueur en Alsace-Moselle ?

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Après l’attaque de Charlie Hebdo, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer l’abrogation “sans” délai du délit de blasphème inscrit dans le Concordat (droit local) d’Alsace-Moselle à l’instar des francs-maçons du Grand Orient de France (GODF) et de plusieurs associations laïques. Une proposition de loi a même été déposée samedi par le sénateur PS de Moselle François Grosdidier.

Bien que le délit de blasphème reste théoriquement applicable en Alsace-Moselle, aucune peine n’a été prononcée depuis l’annexion de ces départements à la France en 1918. Les trois cultes reconnus (catholique, protestant et juif) n’y voient aucun problème à l’abroger. La veille de l’attaque de Charlie Hebdo, les représentants des cultes catholique, protestants, juif et musulman d’Alsace-Moselle ont proposé lors d’une audition commune à Paris devant l’Observatoire de la laïcité (une instance rattachée aux services du Premier ministre) d’abroger la législation locale relative au blasphème.

DIVERGENCES AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE

Cependant, cette proposition en fait pas l’unanimité au sein de la communauté musulmane locale. Mercredi soir jour de la publication des nouvelles caricatures de Charlie Hebdo, le président du CRCM Eyup SAHIN a publié un communiqué dans lequel, il réaffirme le “rattachement de la communauté musulmane locale au Concordat”, constatant que “celui-ci permet un meilleur vivre ensemble”. “C’est pourquoi le CRCM ne se prononce pas pour l’abrogation du délit de blasphème en vigueur, mais espère que toutes les croyances soient respectées et souhaite donc son extension à tout le territoire national”,a-t-il souligné”.

La Grande Mosquée de Strasbourg

La Grande Mosquée de Strasbourg

Des propos qui ont vite fait bondir le vice-président du CRCM Abdelhaq Nabaoui (membre de l’UOIF) chargé du Concordat et aumônier des prisons. “Je n’adhère pas à ce communiqué. Ce communiqué émane du président mais pas de l’instance. Un communiqué doit être collégial”, a-t-il expliqué au DNA. Une réunion du bureau du CRCM a eu lieu vendredi soir pour débattre de ce point. “Le délit de blasphème n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes sur la même ligne que les autres religions. Comme cette loi n’est pas appliquée, cela ne sert à rien de la garder. Et nous avons d’autres chantiers prioritaires comme l’enseignement ou encore l’aumônerie dans les prisons, qui sont des dossiers urgents.”

A l’issue de cette réunion, les membres de l’instance ont échoué à trouver une position commune sur ce dossier. «Le temps n’est pas venu de modifier nos règles de droit», a estimé, ce samedi dans un communiqué, l’organisation. Il «se réserve le temps de la réflexion» sur ce sujet «sensible et complexe».

JUSQU’A TROIS DE PRISON

Le délit de blasphème est en vigueur dans les trois département de l’est depuis leur annexion en 1918. Il punit d’un maximum de trois ans de prison «celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes».

A titre d’exemple, la femen qui s’est invitée seins nus à la cathédrale de Strasbourg en novembre dernier, risquerait jusqu’à 3 ans de prison si une plainte avait été déposée, si seulement elle avait été déposée …

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La Rédaction D&M

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