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Villejuif : le changement de majorité met à mal le projet de mosquée

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ON CROYAIT LE DOSSIER CLOS après douze ans de remous, le voici de nouveau sur la table : la seconde mosquée de Villejuif n’est décidément pas près de voir le jour. Le conseil municipal vient d’autoriser le maire, Franck Le Bohellec (UMP), à faire examiner le bail accordé à l’Association des musulmans de Villejuif. « L’objectif est de le résilier », résume Natalie Gandais, première adjointe.

La deuxième mosquée de la commune devait s’élever sur les ruines de l’ex-gendarmerie, boulevard Gorki. Mais la nouvelle majorité (Union citoyenne) s’oppose à la démolition du bâtiment. Elle entend réhabiliter les anciens logements de fonction.

C’est l’ex-majorité communiste qui, en février, avait autorisé la location du terrain de l’ancienne gendarmerie.

L’Association des musulmans de Villejuif allait enfin pouvoir bâtir son propre lieu de culte, boulevard Maxime-Gorki. Et dans des conditions plutôt avantageuses : la mairie avait établi un bail de 99 ans, pour un loyer annuel de 1 EUR, et s’était engagée à avancer les frais de démolition de la caserne (250 000 EUR). Mais la défaite de Claudine Cordillot aux municipales rebat les cartes. Les candidats de l’Union citoyenne avaient largement fustigé ce « cadeau électoral », tout au long de la campagne. Les uns dénonçaient un pied-de-nez à la laïcité ; les autres s’insurgeaient contre l’emplacement même de la future mosquée, à quelques centaines de mètres de l’église copte. Il n’en fallait pas plus pour éveiller les craintes d’un conflit communautaire.

Rien d’étonnant, donc, à ce que les têtes de liste d’hier, aujourd’hui au pouvoir, réaffirment leur opposition au projet. « Nous n’avons pas l’intention de démolir l’ancienne gendarmerie, martèle Natalie Gandais. Elle abrite dix T4 de 70 m 2 en bon état, qui pourraient servir d’hébergements d’urgence. Et je rappelle que le conseil général a cédé ce bâtiment à la ville en contrepartie de 2,1 MEUR. Nous n’allons pas offrir cet argent public à l’Association des musulmans de Villejuif. » Pour mettre fin au bail, il faudra trouver des failles. La mairie entend s’appuyer sur l’expertise d’avocats.

Sans surprise, l’opposition municipale s’est prononcée contre cet audit juridique. Répétant la légitimité du projet et la conformité du permis de construire, Claudine Cordillot a moqué la démarche de la majorité : « [Elle] vise à rassurer une partie de votre électorat qui s’impatiente, car bien peu de vos sinistres engagements en matière d’urbanisme sont réalisables. »

Source : leparisien.fr

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