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«Les musulmans ont besoin de vrais lieux de culte»

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Pour Abdellatif Mellouki, porte-Parole du Conseil régional du culte Musulman (CRCM), Toulouse souffre d’un grave déficit de lieu de culte qui contraint les fidèles à prier tous aux mêmes endroits au risque d’alimenter certains fantasmes racistes.

Tant que la mosquée d’Empalot n’est pas terminée les Musulmans de Toulouse n’ont accès à aucune mosquée ce qui est rare pour une ville de cette taille ?

Abdellatif Mellouki : le nombre de lieux de culte Musulman n’a pas augmenté depuis 25 ans à Toulouse. La future Mosquée d’Empalot lorsqu’elle sera terminée, remplacera l’actuelle salle de prière du quartier. Ce sera la même chose à Basso-Cambo. Depuis un quart de siècle les fidèles toulousains se retrouvent dans sept salles ou espaces de prières officiels et neuf si on comptabilise les deux sites des Izards et d’Arnaud Bernard. Les premières générations d’immigrants se sont contenté de lieux de culte a minima, et cette situation a perduré. Mais aujourd’hui les Musulmans de Toullouse veulent être traités comme les fidèles des autres religions du livre. Ils veulent des lieux de cultes convenables. Ils ne demandent rien de plus.

La prière du Vendredi à Basso Cambo donne parfois l’impression d’une pratique très importante ?

Soyons clairs chez les Musulmans comme chez les Chrétiens ou les israélites le taux de pratique tourne autour de 17 % de la population. On ne peut donc pas parler de pratique massive. Par ailleurs, les Musulmans de Toulouse sont victimes de politiques qui ont consisté pendant des années à concentrer les populations immigrantes sur le secteur du grand Mirail. Les lieux de culte musulmans se sont donc majoritairement implantés sur cette partie de la ville au détriment du reste. C’est ainsi que Basso Cambo qui est desservi par le métro draine des fidèles de toute l’agglomération et même les étrangers qui viennent visiter Airbus. J’y ai récemment vu des Philippins venir y faire leur prière. Comme il n’y a pas assez de lieux de culte, les rares qui existent sont effectivement pris d’assaut ce qui donne cette impression de pratique de masse. Mais ce n’est qu’un effet de leur mauvaise répartition sur la ville.

Ou en sont les projets construction de mosquées en cours ?

A ma connaissance sur toutes les demandes de permis de construire déposés au cours des dix dernières années, seuls ceux d’Empalot et de Basso Cambo ont été accordés. Le dossier de la mosquée de la Faourette est en cours. Jusqu’à une date récente, les élus avaient toujours une bonne raison pour ne pas froisser leur électorat en accordant un permis de construire pour une mosquée. La situation commence à changer. À Toulouse, comme du reste dans toute la France, les gens ont pris conscience qu’il existe des Français de confession musulmane.

Source : ladepeche.fr

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