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Grande Mosquée de Bordeaux (33) : ça se précise

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Grande mosquée de Bordeaux : ça se précise

Le projet de grande mosquée se précise. Elle pourra accueillir 3500 fidèles.
C’est un projet qui végète depuis une dizaine d’années et qui semble entrer depuis quelques semaines dans une phase plus concrète. Nom de code : «GMB» pour Grande Mosquée de Bordeaux.

Il s’agit de construire une mosquée à la mesure de la communauté musulmane de la ville dont le principal lieu de culte, situé rue Jules-Guesde à Saint-Michel, est trop étroit pour accueillir les croyants lors de la prière du vendredi. De 800 à 1 000 personnes selon les semaines. Quant aux grands rassemblements, Aïd-el-fitr pour la rupture du ramadan ou Aïd-el-Kebir pour la fête du sacrifice, ils naviguent, faute de site adapté, entre le gymnase de l’avenue Thiers, le parc des Expositions ou encore le Hangar 14…
Depuis une douzaine d’années, les responsables de la Fédération musulmane de Gironde militent pour une nouvelle mosquée. Ils peuvent compter, dans leur démarche, sur l’habileté et l’affabilité du directeur de l’association, Charafeddine Mouslim, sur l’autorité intellectuelle de l’imam Tareq Oubrou, et sur un a priori assez bienveillant des élus.
Une réunion a récemment rassemblé, à la mairie, les porteurs du projet, Alain Juppé et une partie de son équipe, et Philippe Courtois, directeur d’Euratlantique, le futur centre musulman se situant dans le périmètre de l’opération de réalisation de ce grand quartier d’affaires. Point par point, tous les volets du projet ont été abordés.

1. Une mosquée de quelle capacité ?

La mairie avait donné un accord de principe pour un site destiné à 2 000 à 2 500 fidèles. La fédération souhaitait le double, au nom de l’affluence constatée lors de l’Aïd-el-Kebir ou de l’Aid-el-Fitr. Un compromis a été trouvé, et approuvé par Alain Juppé : la grande mosquée sera « calibrée » pour 3 500 croyants.

2. Sur quel terrain exactement ?

Il s’agit d’une parcelle de 7 000 mètres carrés, située entre la caserne de la Benauge et le lycée Mauriac. Une délibération votée lors du dernier conseil d’administration d’Euratlantique prévoit que ce terrain, propriété de la Ville, puisse être cédé à la Fédération des musulmans de Gironde.

Comment ? Première option : par un bail emphytéotique. Il s’agit d’un bail à long terme (99 ans) pour un loyer modique, en contrepartie de l’aménagement du site. Cette formule permet à des associations de construire des lieux de culte à leurs frais, mais à moindre coût sur le foncier. Problème : cette formule, utilisée dans d’autres villes pour des mosquées, a été contestée devant les tribunaux, au motif qu’elle s’apparente à une subvention déguisée. La fédération, soucieuse de parer au maximum les recours qui ne manqueront pas de fleurir autour de ce projet sensible, s’oriente plutôt vers l’achat du terrain.

3. Quelle architecture pour le site ?

La programmation, qui fixe le contenu exact du projet, est en cours. La salle de prière n’occupera que 20 % du site, le reste étant plutôt consacré à la culture : un amphithéâtre, une bibliothèque, des salles de réunion, et aussi une cafétéria, un restaurant… Ces espaces seront ouverts à tous, musulmans ou pas. « Nous voulons que ce centre soit le lieu de l’islam de France, ouvert sur la société », explique Charafeddine Mouslim, qui précise qu’« il n’y aura pas de minaret ». Une consultation doit être lancée à la fin du mois auprès de quatre bureaux d’architectes.

4. Quel sera le montant de la construction ?

Le coût estimé du projet oscille entre 15 et 20 millions d’euros. Comment la Fédération des musulmans de Gironde va-t-elle trouver une telle somme ? Pour l’instant, elle prospecte. « Nous allons lancer une souscription », indique Charafeddine Mouslim. La fédération multiplie les contacts avec les donateurs potentiels et l’étranger : Qatar, Suède, Azerbaïdjan, Maroc, États-Unis… « Il n’y aura aucune ingérence, assure Charafeddine Mouslim. Nous acceptons cet argent à trois conditions : qu’il soit légal, versé sans condition, et que sa provenance soit transparente. Tout l’argent qui rentrera dans le projet transitera par un service à la préfecture chargé d’en garantir la légalité. »

Source : sudouest.fr

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