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La Chine prélève les organes des musulmans dans les camps de concentration

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Camps de detention Chine

Publié par CJ Werleman, un projet de journalisme d’investigation indépendant et financé par la foule qui cherche à dénoncer et à mettre fin aux injustices contre les musulmans dans le monde. Veuillez soutenir sa lutte contre l’injustice et l’industrie de l’islamophobie en cliquant ICI.

“J’ai été appelé par mon chirurgien en chef pour me rendre dans une salle près du lieu d’exécution d’Urumqi afin d’enlever le foie et deux reins d’un prisonnier exécuté.” m’a raconté Enver Tohti, un oncologue Ouïghour en exil.

“Il s’est avéré qu’il n’était pas complètement mort parce qu’on lui a tiré une balle dans la poitrine droite [intentionnellement] pour l’assommer [sans le tuer], pour que j’aie le temps de prélever ses organes.”

Une opération que son chirurgien en chef lui a demandé de pratiquer sans anesthésier le détenu.

Tohti voyait le cœur de l’homme battre encore quand il lui enlevait ses reins et son foie.

Cette exécution délibérément bâclée d’un prisonnier Ouïghour a eu lieu en 1995, et ce serait la première fois que Tohti assistait et participait sans le savoir au programme chinois de prélèvement d’organes vivants, racontant en 2013 à un journal britannique qu’il n’a compris que des années après qu’il avait fait partie d’un programme et combien cette pratique était devenue généralisée et systématique dans la région à majorité Ouïghoure (ethnie musulmane).

Trois ans plus tard, Tohti a fui la Chine après avoir révélé qu’une installation d’essais d’armes nucléaires dans le Xinjiang provoquait une hausse des taux de cancer chez les Ouïghours, et en 1998, il a aidé une société de production de médias britannique à produire un documentaire sur les radiations nucléaires dans la région intitulé Death of the Silk Road.

Le mois dernier, M. Tohti a déclaré à Radio Free Asia qu’il pensait que les principaux clients des organes prélevés auprès des musulmans Ouïghours vivants sont les riches receveurs saoudiens de transplantations, la Chine commercialisant de façon grotesque et absurde ces parties du corps prélevées illégalement comme « organes halal », bien les règles ou pratiques islamiques ne prévoient pas de telles choses.

Lorsque j’ai demandé à Tohti plus de précisions sur cette affirmation, il a dit qu’il n’avait aucune preuve directe, seulement des témoignages de secondes mains, que la Chine vendait ou commercialisait des organes « halal » aux riches bénéficiaires saoudiens, et qu’il était « préférable que l’on ne parle de cela qu’après confirmation » mais lorsque je lui ai demandé pourquoi il ne maintenait plus l’affirmation précédente, il a exprimé la peur pour sa mère, qui reste au Xinjiang.

Des militants Ouïghours, dont Arslan Hidayat, gendre du célèbre comique musulman Ouïghour disparu Adil Mijit, m’ont raconté comment la Chine menace les membres de la famille de ceux qui vivent à l’étranger, notamment ceux qui dénoncent publiquement ses crimes au Xinjiang.

Selon Tohti, cependant, la demande d’organes Ouïghours l’emporte sur l’offre, ce qui explique pourquoi les autorités du Xinjiang ont rendu obligatoire le prélèvement d’échantillons sanguins auprès des musulmans Ouïghours par le biais du National Health Medical Examination, dans le but de créer une « base de données sur les organes vivants compatibles ».

Le Dr Faisal Shaheen, directeur du Centre saoudien de transplantations d’organes, a déclaré à Arabian Business que 410 Saoudiens avaient acheté des organes en une seule période de deux ans, soit en 2012-2014, sur les « marchés noirs » en Chine, en Égypte et au Pakistan, tout en ajoutant que 7 000 patients saoudiens avaient besoin de greffes rénales.

La commission de la santé publique et la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen estiment que les reins prélevés illégalement rapportent jusqu’à 150.000 euros (165.000 dollars US) chacun !

Cette semaine, les législateurs britanniques ont averti les citoyens britanniques désespérés d’opérations de transplantation qu’ils pourraient, sans le savoir, « jouer un rôle dans le profit des atrocités commises contre les détenus du réseau du gouvernement communiste dans les prisons et camps de détention ».

Avec plus de 2 millions de musulmans Ouïghours détenus dans un réseau de camps de concentration et de prisons à travers le Xinjiang et le reste de la Chine, ce qui représente la plus grande détention massive d’une minorité religieuse depuis les pires pogroms du milieu du XXe siècle, l’affaire contre la pratique barbare de la Chine qui consiste à recueillir les organes vivants des musulmans devient toujours plus accablante.

En 2016, le Parlement britannique a entendu une présentation intitulée « Bloody Harvvest/Slaughter », un nom tiré de deux livres des auteurs respectifs Ethan Gutmann, David Kilgour et David Matas. Il fournit des preuves crédibles que la Chine a mis en place une « chaîne industrielle complète » pour le prélèvement d’organes de prisonniers politiques, en observant que des minorités ont été spécifiquement ciblées, notamment les musulmans Ouïghours, les Tibétains, les chrétiens de la Chambre et les adeptes du Falun Gong.

En fait, ce rapport cite Tohti, le chirurgien Ouïghour que j’ai interviewé pour cet article, en lui attribuant le mérite d’être le « premier cas connu de prélèvement d’organes vivants », ce qui corrobore son affirmation selon laquelle il a extrait « les reins et le foie d’un détenu qui avait reçu une balle dans la poitrine avec l’objectif non de tuer le détenu mais de mettre son corps sous le choc ».

Les auteurs observent également comment « un autre témoin médical a décrit avoir été contraint d’administrer des tests sanguins à des prisonniers politiques Ouïghours au bénéfice de quelques hauts responsables du Parti communiste chinois âgés et de rang élevé, ayant besoin de tissus compatibles, » ajoutant que « comme les responsables étaient venus à Urumqi pour ces opérations, on peut considérer ce cas comme un des premiers du « tourisme des organes » et souligner également le rôle explicite du parti qui est engagé depuis le tout premier jour dans le prélèvement obligatoire des organes de prisonniers politiques et religieux ».

Les preuves contre la Chine ne constituent pas seulement un ensemble de preuves, mais aussi un « champ de connaissances » à part entière, avec plusieurs ouvrages publiés sur la question, dont State Organans : Transplant Abuse in China (2012) ; The Slaughter : Mass Killings Organ Harvesting, and China’s Secret Solution to Its Dissident Problem (2014) ; Bloody Harvest (2009), The Slaughter (2014) ; ainsi que des dizaines d’articles publiés dans des revues réputées, plusieurs documentaires et une ONG qui se consacre à mettre fin à la pratique chinoise du prélèvement d’organes vivants sur les prisonniers politiques – Doctors Against Forced Organ Harvest (DAFOH).

En fait, un groupe d’experts du Royaume-Uni a trouvé les preuves et les témoignages qui ont émergé au cours de ses enquêtes sur le programme de prélèvement d’organes vivants de la Chine si « accablants » qu’il a pris ce que Biter Winter a décrit comme la « mesure inhabituelle » de publier les conclusions provisoires avant sa décision finale, dans l’espoir que « l’oxygène de la publicité donnée aux allégations faites et appuyées dans la mesure où elles le sont par notre jugement provisoire pourrait permettre de sauver des vies. »*

En ce qui concerne les allégations, la Chine prélève des organes vivants sur les musulmans Ouïghours exécutés et les commercialise en tant que « halal », puis les distribue via un réseau à de riches clients saoudiens, nous savons que la Chine a pris les données biométriques de plus de 2 millions d’Ouïghours qu’elle détient dans ses camps de concentration, ainsi que celles de millions d’autres au Xinjiang, et nous savons aussi que 100 000 greffes d’organes sont réalisées chaque année en Chine, selon les auteurs du Bloody Harvvest/Slaughter.

Dans une interview au Uighur Times, Tohti a montré au journal en ligne une photographie du Human Organ Transportation Green-Path (HOTGP) à l’aéroport international d’Urumqi, qui permettrait d’expédier un grand nombre d’organes humains hors du pays à des destinataires du monde entier, une affirmation appuyée par une photographie qui a été diffusée largement sur des médias sociaux montrant un panneau sur la voie prioritaire « Special Passengers, Human Organ Exportation Lane ».

Article original en anglais ICI

* Dans la mesure où l’État chinois aurait la pression.

Traduit de l’anglais en français via Renaissance Musulmane

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