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La mosquée Al-Aqsa est-elle encore dans nos cœurs ?

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Depuis une semaine, le Masjid Al-Aqsa est le théâtre d’affrontements entre les forces de l’occupation et les musulmans.

C’est un affront sans précédent qui a été fait aux musulmans du monde entier qui a été perpétré ces derniers jours et qui continue à l’heure où ces lignes sont rédigées.

Prétextant un problème sécuritaire suite à la mort de deux policiers Druzes à proximité de l’esplanade sacrée, les autorités israéliennes ont installé des portiques de sécurité à l’entrée du troisième lieu saint de l’Islam. Perçue à juste titre comme une tentative de mainmise de l’entité sioniste qui ne désespère pas de reconstruire un temple dédié au Judaïsme sur la mosquée Al-Aqsa, les palestiniens sont sortis en masse dans les rues pour dénoncer cette situation.

La réponse de l’entité sioniste ne s’est pas fait attendre : les hommes de moins de 50 ans, soit ceux qui sont les plus aptes physiquement à tenir tête, ont été interdits d’accomplir la grande prière du Vendredi dans ce lieu saint, provoquant en réaction l’afflux de masses de musulmans palestiniens répondant à l’appel des imams de Jérusalem qui avaient fermé les portes de leur mosquée pour l’occasion.

Les autorités israéliennes dans toute la malveillance qui est la leur, ont répondu à ces manifestations pacifiques par la violence, et trois palestiniens ont trouvé la mort ce vendredi 21 juillet, tombés sous les balles criminelles d’Israël pour le simple fait d’avoir voulu prier.

Après une semaine de crise et devant l’importance de la sacralité du lieu, l’heure est à la remise en question pour la communauté Islamique internationale attaquée dans un de ses symboles les plus forts.

Aussi, si en tant que musulmans de France nous n’avons pas la possibilité d’aller sur place manifester notre mécontentement et que nos moyens d’actions sont limités, nous avons le devoir de condamner cette escalade de violence et les moyens disproportionnés employés.

Or, comme cela est malheureusement trop souvent le cas lors d’agressions sionistes, les responsables et les représentants de la communauté musulmane de France sont aux abonnés absents pour exprimer le sentiment de colère des millions de musulmans de l’hexagone.

Pire encore, nous avons également à regretter le fait que nombre de manifestations en faveur des droits des palestiniens ont été l’initiative de la gauche, voire de l’ultra gauche, souvent à des fins électoralistes. Or, les présidentielles sont passées, les législatives également, les voix des musulmans ne sont plus intéressantes et aucun rassemblement d’envergure n’est à l’idée du jour pour défendre par la parole l’islamité de l’Esplanade des Mosquées.

Devant ce silence complice, il incombe d’être juste et de saluer les initiatives afin de les encourager et de les diffuser, peut être cela nous sortira du marasme spirituel qui est notre.

Parmi les voix qui dénoncent, celle notable de la Confédération Islamique du Millî Görüs qui par la voix de son président général Kemal Ergun a publié un communiqué officiel disponible en plusieurs langues, pour faire part de leur indignation. La fédération, qui compte plus de 500 000 membres en Europe et gère plus de 600 mosquées, avait été à l’initiative de dizaines de manifestations pour Alep à travers le monde en décembre dernier.

Dans son communiqué, le Aussi, le président interpelle sur la situation préoccupante et demande à la communauté internationale d’intervenir.

Moins mesuré, le President du CRCM Alsace M. Eyup Sahin, adresse quant à lui sur son mur Facebook une leçon d’histoire, dans laquelle il rappelle toutes les fois où les musulmans protégèrent les Juifs persécutés en Europe et qualifie “d’ingratitude” le comportement des autorités israéliennes, en mettant en garde contre l’observation vigilante d’Allah qui ne laisse pas passer l’injustice.

La communauté musulmane de France doit se réveiller, interpeller, créer le débat, mais elle doit le faire seule et ne plus compter sur ses alliés de gauche ou de droite qui disparaissent sitôt les urnes dépouillées. Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : “celui d’entre vous qui voit un mal, qu’il le corrige de sa main, s’il ne le peut de sa main qu’il le corrige avec sa langue (=sa parole), et s’il ne le peut avec sa langue qu’il le corrige avec son cœur, et c’est là le plus bas degré de la foi”. Nous n’avons pas autorité pour changer les choses par nos mains, mais nous vivons dans un pays où la liberté d’exprimer notre mécontentement et notre soutien à Al Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, est possible.

Il en est de notre responsabilité, parce que “Al Quds dans nos cœurs” ne doit pas rester un slogan mais être appliqué.

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