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Mossoul, ville martyre

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Le Premier ministre irakien a donc annoncé officiellement aujourd’hui la “libération” de Mossoul. Mais de quelle libération parle-t-on, si ce n’est de celle d’une ville-fantôme réduite en cendres ?

Au terme d’une bataille proverbiale de 256 jours – plus longue que Stalingrad – qui aura vu l’armée irakienne, saignée à blanc, perdre près de 50% de ses forces spéciales, les chiffres des destructions sont effarants : 80% de la partie Ouest de la ville, où les combats ont été les plus durs, a été rasée. Selon la défense civile de Mossoul, on compte pas moins de 308 écoles, 11.000 maisons, 4 stations électriques, 6 stations d’épuration d’eau, 63 mosquées et églises historiques, 29 hôtels, la poste centrale ainsi que l’immeuble des télécommunications, détruits.

Comme un symbole, le célèbre minaret penché de la grande mosquée al-Nûrî, construit par l’émir Nûr ad-Dîn az-Zengi et symbole du passé de grande métropole sunnite de Mossoul, a également succombé aux frappes américaines. Quant à la population civile, rien ne lui a non plus été épargné : le phosphore blanc et les 29.000 bombardements aériens de la coalition, les 1160 frappes de l’artillerie française et les exactions de l’armée irakienne autant que des milices ont fait au moins 7000 victimes civiles – et certains officiels affirment que plus de 4000 cadavres pourraient encore être sous les décombres. Plus de 700.000 habitants, sur une ville qui en comptait environ un million, ont été déplacés, et des expulsions de familles entières par les nouveaux occupants sont signalées chaque jour.

En un mot, Mossoul a été littéralement rasée – symbole de l’acharnement que subit tout le pays sunnite irakien depuis l’invasion américaine et les premiers soulèvements de Fallujah. BHL comme les propagandistes de “l’axe de la résistance à l’Empire”, dans un bel unanimisme, ont tous salué la victoire de la coalition – prélude à une mise au pas de toute la région. L’Occident s’est acheté, à coup de chair à canon chiite ou kurde, un triomphe temporaire. Mais pour combien de temps ? Dans les camps de réfugiés et de déplacés, grandissent & naissent chaque jour des enfants aux mères violées, aux pères disparus et aux maisons détruites qui ne rêveront que de revanche face à la terrible injustice que le monde aura fait s’abattre sur eux…

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