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130 actes islamophobes, plusieurs interpellations … et aucune peine de prison ferme !

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Depuis les attaques de Paris, les musulmans sont victimes d’une avalanche d’actes islamophobes, pas ou très peu condamnés par la classe politique. Ils sont aussi victimes d’une justice d’exception qui renvoie en prison des jeunes gens, pour un simple geste, une phrase, une caricature ou le non respect de la minute de silence. Pas moins de 117 procédures pour «apologie du terrorisme» et «provocation à la haine raciale», ont été ouvertes devant les tribunaux français depuis le 7 janvier, selon le ministère de la justice. Une vingtaine de ces affaires ont d’ores-et-déjà abouti à des peines de prison ferme.

“A-t-on saisi sur le fil d’authentiques terroristes en herbe prêts à passer des paroles aux actes ? Pas sûr. Pour l’instant, on dénombre surtout un fraudeur aux transports en commun (dix mois ferme), un ivrogne (quatre ans ferme), un attardé mental (six mois ferme), un SDF (trois mois ferme) ou encore un mari frappeur (deux ans ferme)… Et bien sûr, en bonus, un habitué du genre qui n’allait pas louper cette occasion en or de faire une fois de plus assurer sa com’ par le ministère de l’intérieur”(*).

A l’opposé de ces peines exemplaires, il existe une toute autre justice, trop clémente voire indifférente à l’égard des auteurs des actes islamophobes, qui sévissent dans nos rues et sur les réseaux sociaux. Oui, il existe aussi un apartheid lié à la justice dont sont victimes les citoyens musulmans de ce pays.

Nous avons dressé un inventaire de ces actes islamophobes (rien que ce mois-ci) parfois très graves, mais dont les auteurs bénéficient de la clémence de la justice.

Jeudi 08 janvier, soit le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, deux prévenus qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel d’Arras pour la profanation de 148 tombes du carré musulman du cimetière national de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) ont été relaxés. La justice estime ne pas avoir suffisamment d’éléments pour attester de la présence des deux anciens skinheads lors des faits. Cette décision a-t-elle été influencée par l’attaque de la veille ?

Profanation des tombes musulmanes de Notre Dame de Lorette

Vendredi 09 janvier, le tribunal correctionnel de Besançon a renvoyé au 8 avril le procès de trois jeunes Doubiens accusés d’avoir posé une tête porc et quatre oreilles de cochon sur les grilles d’entrée de la mosquée Sounna de Besançon le 22 décembre 2013. Le ministère public a relevé «deux difficultés dans ce dossier », à l’appui de sa demande de renvoi : «la complexité des discussions sur le plan juridique» d’une part et «le contexte actuel, pour la sérénité de l’ordre public». La République ne se presse donc pas pour juger ses islamophobes.

Vendredi 23 janvier, le tribunal correctionnel de Nîmes s’est déclaré «incompétent» pour juger la plainte pour diffamation déposée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) à l’encontre du député-maire de Paris Claude Goasguen qui avait déclaré que les “jeunes musulmans étaient drogués dans les mosquées”.

Au Mans, le procès du retraité de 69 ans, soupçonné de jet de grenade et des tirs sur la mosquée du Mans, est renvoyé au 18 février. Le parquet du Mans a réclamé au tribunal une expertise psychiatrique, avant tout jugement. Il a expliqué aux enquêteurs que «l’attentat l’avait bouleversé et qu’il avait voulu réagir», a indiqué M. Varin. «Il s’agit d’une réaction islamophobe», a commenté le procureur. Là encore, le procureur a évoqué des problèmes d’alcoolisme et de psychiatrie !

Une expertise psychiatrique a laquelle n’a pas eu droit le jeune iséreois qui a été condamné à six mois ferme pour “apologie du terrorisme” alors même qu’il souffre de déficience mentale.

Le problème de l’alcoolisme qui n’a pas non plus été une excuse pour le toulousain qui a été condamné lui, à quatre ans ferme pour “apologie du terrorisme” !

Enfin, l’ex-militaire qui avait menacé de faire sauter la mosquée de Carcassonne a été interné en hôpital psychiatrique à l’issue de sa garde à vue. Il n’ira donc pas en prison.

Le 14 janvier, un homme originaire de Belfort a été mis en examen pour «menace de crime contre des personnes en raison de leur religion» et «détention de substances pouvant entrer dans la fabrication de produit explosif», mais a été remis en liberté sous contrôle judiciaire alors même que des substances explosives ont été retrouvés chez lui et avait menacé de faire exploser la mosquée de Delle. Il y a 16 ans déjà, il avait été condamné pour avoir lancé un engin explosif sur une patinoire de Belfort.

A Poitiers, un homme de 38 ans a tagué «Mort aux Arabes» sur le portail de la mosquée. Interpellé le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, le suspect s’est excusé en évoquant «un acte imbécile». «Bouleversé par cet acte terroriste », il est passé à l’acte très alcoolisé, a rapporté le procureur de Poitiers. Le parquet a toutefois estimé qu’il pouvait rester en liberté. Par ailleurs, on attend toujours le procès des 4 identitaires ayant organisé l’invasion du chantier de cette même mosquée en octobre 2012.

“Mort aux arabes” n’est donc pas une menace de mort ni une incitation à la haine sauf lorsque la menace vise les juifs. A titre de rappel, les autorités avaient interdit les manifestations pro Gaza, car on accusait certains d’y crier “Mort aux juifs”, un slogan évidemment virtuel inventé par la fachosphère mais suffisait pour interdire des rassemblements de solidarité avec Gaza.

A Toulouse, l’homme qui a été interpellé près de la mosquée d’Empalot en possession d’une arme blanche pour “tuer du musulman” afin de “venger Charlie Hebdo” a été relaxé le 19 janvier pour les menaces de mort, “faute de réitération”. Il a écopé de 8 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pour port d’arme et usage et détention de cocaïne. Il est donc libre.

Dans le Beaucet, un petit village du Vaucluse, Mohamed El Makouli, 47 ans, a été tuée de 17 coups de couteau par un homme qui a fait irruption à son domicile après avoir enfoncé la porte. L’épouse, blessée, est parvenue à fuir avec leur bébé. L’agresseur, Thomas Gambert, a été interné dans un établissement psychiatrique après son arrestation. Mais le parquet comme d’habitude reste très prudent quant à la piste islamophobe. Il l’est beaucoup moins lorsque les victimes sont de confession juive.

Mohamed El Makouli a été enterré au Maroc dimanche dans son village d’origine près de Meknes. Qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde.

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La Rédaction D&M

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